Toute l’équipe de Libération défend la stratégie du chef en file indienne

Libération décrète que « merdias » est la propriété de l’extrême droite

   Libération a publié hier un article de Vincent Coquaz : « Mélenchon enterre (presque) la hache de guerre avec les médias ». À moins d’une faille spatio-temporelle, peut-on s’attendre à ce que Libération produise un article sur Mélenchon sans vacherie ou sans injure ? Non car ce serait lui « servir la soupe »… Deux jours plus tôt par exemple, le journal qui reproche à Mélenchon ses « excès » de langage a titré « Hausse de la CSG : les calculs foireux de Mélenchon ». L’article est à la rubrique « Desintox » car bien entendu, une erreur est identique à une « intox » ou à un « bobard ».

Pour cette  autre « désintoxication », publiée le 22 avril 2017, quelques heures avant le vote des élections présidentielles, Libération été rappelé à l’ordre par la commission de contrôle de la campagne électorale.

Voici l’introduction :

« Alors qu’il n’avait de cesse de pointer du doigt les médias, jugés trop critiques envers lui ces dernières semaines, le candidat de La France insoumise les a remerciés à plusieurs reprises pour leur travail concernant les projets du gouvernement. […] Au-delà du seul Mélenchon, c’est le camp Insoumis qui veut clairement faire passer le message d’une trêve avec la presse. »

Plus loin, le journaliste écrit :

« Un ton qui tranche particulièrement avec de récentes sorties de Mélenchon et de responsables de La France insoumise. Ils dénonçaient en chœur un «Mélenchon bashing» et des «méthodes dégoûtantes», attribuées à «l’exercice de fortification d’un pouvoir macronien qui n’est pas si stable qu’il en a l’air». Et Mélenchon fustigeait encore récemment «l’apologie et les scènes émouvantes d’adulation médiatique» dont les mêmes médias seraient coupables vis-à-vis du nouveau président de la République.
Une séquence qu’il avait ouverte dans son discours au soir du premier tour des présidentielles, lorsqu’il avait visé «les médiacrates et oligarques qui jubilent». Et qui a connu son apogée fin mai, quand le leader de La France insoumise partageait un statut Facebook d’une militante qui criait son «RAS-LE-BOL DE LA MERDIACRACIE» (alors que le terme est d’habitude cantonné aux cercles d’extrême droite). »

   La méthode, toujours la même depuis des années, est toujours aussi efficace : assimiler sournoisement Mélenchon, ses électeurs et ses sympathisants à l’extrême droite. Désormais, si on nous met de la merde dans l’assiette, il faut dire « hmmmm c’est bon, merci, quel goût exquis de déontologie et de pluralisme ! », sinon on parle comme l’extrême droite. De même, « UMPS » n’était pas une réalité, parce que Le Pen en a eu l’idée en premier. A-t-on l’autorisation de Sa Sainteté Journalissime Libération de prononcer encore le verbe être, de dire que le ciel est bleu s’il est bleu, de respirer ? Les termes qui sont d’habitude cantonnés aux cercles d’extrême droite mais utilisés par Libération, ce n’est pas un sujet d’article pour Libération ? Monsieur Coquaz nous parlera sans doute une autre fois du poujadisme et de la germanophobie de Libération.

Toute l’équipe de Libération défend la stratégie du chef en file indienne

   Pour Libération, Le Monde, l’équipe de Yann Barthès et celle d’Europe1 Le Lab, les sympathisants de Mélenchon « tapent » sur les journalistes tant qu’ils ne sont pas « complaisants ». Voilà l’image qu’ils construisent d’eux. Ces journalistes sont tout fiers de « ne servir la soupe à personne », maxime synonyme pour eux de « cracher sur tout le monde ». C’est une forme de poujadisme cool et branché. Ils jubilent d’être la cible des critiques de l’extrême droite « et » de la gauche. Ils croient y voir la confirmation du délire narcissique qui a envahi leur profession, qui les fait se voir comme des martyrs de la vérité : s’ils reçoivent des critiques de toutes parts, c’est forcément qu’ils visent juste et font bien leur métier. Dans leur délire, toute critique des médias est donc hostile à leur liberté (d’injurier ? de mentir ? de diffamer ? d’écrire à toute vitesse sans rien vérifier, par paresse intellectuelle ?). L’absence de critique des médias, c’est la toute-puissance des médias. Est-ce à cela qu’aspirent les journalistes de Libération, qui eux-mêmes se sont décernés le prix d’ « honneur de la profession », et dont aucun d’entre eux n’a ouvert sa bouche lorsque le journaliste Pierre Marcelle a été censuré par leur directeur de la publication ? Et pour quelle raison ? Pour avoir écrit une réplique à une énième assimilation de Mélenchon à Le Pen dans Libération. Et c’est encore Libération, hier, qui a osé écrire que l’entourage de Mélenchon « défend la stratégie du chef en file indienne » (« Jean-Luc Mélenchon, le coût de l’insoumission », Rachid Laïreche). Et c’est encore Libération, dans cet article, qui a menti une fois de plus en écrivant que Mélenchon n’a donné « aucune consigne de vote pour le second tour ». Mélenchon peut répéter autant de fois qu’il veut « pas une voix pour le FN », Libération continuera de mentir sans s’auto-fact-checker dans son « service Desintox ». Pourtant, le journal avait demandé le 16 septembre 2014 « Faut-il fact-checker les journalistes ? » et avait répondu oui.

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