« Bonne nuit et ta gueule »
(Caroline Monnot, journaliste et chef adjoint au service politique du Monde)
Les journalistes ne ratent pas une occasion de dénoncer les rapports de Mélenchon à la presse, et l’assimilent tous les jours à Le Pen qui, « elle aussi », maltraite la presse. On a pu constater déjà que la presse aussi parle comme Le Pen, et que, comme Le Pen, elle insulte les responsables et militants politiques. Le journaliste de Libération Jean Quatremer, par exemple, avait écrit l’an dernier à une étudiante en journalisme : « Je vais vous traquer jusqu’au fond des chiottes, crétine ». De l’administrateur de l’OPIAM, il disait qu’il « mérite un bourre-pif ». La journaliste Cléa Favre (qui a déjà travaillé pour Libération) écrivait dans un éditorial du 1er février 2013 du journal suisse Le Matin que Mélenchon devrait « fermer sa gueule ». Maurice Szafran, président du journal Marianne, titrait le 26 août 2013 « Pourquoi Mélenchon joue-t-il au (méchant) con ? ». Serge Raffy, rédacteur en chef au Nouvel Observateur, écrivait en mars 2012 “Mélenchon, piège à c…”. En revanche, « Hollande piège à c… » serait un titre inimaginable au Nouvel Observateur, à Libération, au Monde ou au Parisien – journaux neutres, objectifs et non partisans.
Twitter est un lieu où les journalistes « se lâchent », comme on dit. Mais que ce qu’ils appellent « les politiques » viennent à se lâcher, ils en font alors tout de suite des gros titres. Sur Twitter hier, Caroline Monnot, journaliste et chef adjoint au service politique du journal Le Monde, s’est « lâchée » :
Quand on n’a pas d’arguments, on balance ce qui nous reste en réserve. Comme des petits malfrats ou rappeurs décérébrés.
De l’impact de Mélenchon dans ce qui reste de conscience chez les journalistes, on peut citer Marx citant Shakespeare: » Bien creusé, vieille taupe ! »
Elle a raison. C’était sept lettres, pas six. #ironie
Le problème c’est ce communautarisme journalistique entre jeunes « branchés et cool » qui « ne font pas de politique » (parce que pas équipés pour intellectuellement ) et qui se sentent obligés de se serrer les uns contre les autres en pratiquant une solidarité malsaine entraînant une consanguinité d’opinions imbéciles, agressives pour tout ce qui dépasse de leur petit horizon. Comme par exemple Mélenchon qui ne veut pas se laisser malmener par ces tartuffes incultes, inodores, incolores et sans saveur. Bref des amibes qui se vautrent voluptueusement dans le politiquement correct…
Tombant presque par hasard sur votre blog, juste une question, vous pensez quoi du culte de la personnalité, au fait ?
Comme vous êtes original ! Vous voyez les perroquets sur la page d’accueil du blog, qui disent « Populiste ! démagogue ! méchant avec les journalistes ! » ? On pourrait ajouter « culte de la personnalité ! ».