Création d’emplois : donneur de gifles

     Les journalistes sont en grande partie des militants pro-nucléaire. Pour leur propagande ils recourent très souvent aux mêmes arguments, ceux du niveau zéro de la pensée : l’énergie nucléaire crée de l’emploi, la bagnole crée de l’emploi, le gaz de schiste crée de l’emploi. Et il est extrêmement rare, hélas, d’entendre en face d’eux un argument non utilitariste en faveur de l’arrêt – progressif – de la production d’énergie nucléaire. Heureusement Mélenchon, au début de l’année, avait dit à la télévision que la France ne paierait jamais assez cher le prix de la sécurité face au danger extrême de l’énergie nucléaire.
Le 11 novembre, c’est à propos de l’extraction du gaz de schiste qu’il a osé faire ce sacrilège absolu : ne même pas mentionner que les énergies renouvelables peuvent créer au moins autant d’emplois que les énergies les plus dégueulasses. « L’emploi n’est pas le dernier mot de tout », a-t-il répondu au journaliste stupide, sans même opposer l’argument de la reconversion, ni avant, ni après. En effet, quand bien même cette sécurité (qui ne sera jamais atteinte à cause des déchets) coûterait des emplois, il faudrait choisir la sécurité.
De plus, les emplois « créés » par la production d’énergie nucléaire sont eux-mêmes mis en péril par l’énergie nucléaire : un accident nucléaire rend la terre inhabitable et détruit les emplois des travailleurs du nucléaire. Mais heureusement, les adeptes de la religion de la technique ont la solution : les catastrophes créent de l’emploi, voyez les nettoyeurs de Tchernobyl, Three Miles Island, Fukushima, etc.

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Une réponse à Création d’emplois : donneur de gifles

  1. Cette réplique de Mélenchon au journaliste stupide est un pur chef d’oeuvre ! Je me la repasse en boucle.

    • mimi24 dit :

      non,non ,et non,les journalistes ne sont pas ceci ou cela…
      leur role=permettre au candidat de s’exprimer.,
      Dans l’exemple que vous donnez,; »le gaz de schiste crée des emplois »,ce n’est pas l’opinion du journaliste mais ce qui est écrit dans le rapport Galois.
      Par sa relance,le journaliste permet à JLM de donner son point de vue.
      La répartie amusante de JLM est destinée à frapper les esprits des téléspectateurs,pas à stigmatiser le journaliste.

      • cutthefuckingcrap dit :

        Dans ce cas, le journaliste devrait dire : « le rapport Gallois défend l’exploitation du gaz de schiste sous prétexte qu’elle pourrait créer des emplois ; qu’en pensez-vous, M. Mélenchon ? » Au lieu de quoi l’idiot présente bel et bien l’affirmation « le gaz de schiste crée des emplois » comme une vérité objective, avec de façon implicite la justification de l’un par l’autre, manière d’invalider par avance tous les arguments de type écologiste que Mélenchon pourrait avancer contre le gaz de schiste. C’est bel et bien une preuve de malhonnêteté ou de stupidité de la part du présentateur télé : dans le doute, on choisit la deuxième hypothèse, moins infâmante. Heureusement, Mélenchon déjoue ce piège de façon magistrale, stigmatisant ainsi non pas le journaliste idiot (il s’en remettra), mais le journalisme godillot du Capital. Car bien malheureusement ils sont légion, les animateurs se prétendant journalistes qui bêlent ainsi stupidement les mêmes âneries.

      • O.P.I.A.M. dit :

        Certes c’est ce qui est écrit dans le rapport Gallois, mais c’est en général la propagande des industriels, des gens de droite, des gens du Parti « socialiste », d’une bonne partie de ceux du Parti communiste (encore bien productiviste… – idem pour une partie des communistes de La Riposte, des camarades de Lutte ouvrière, des trotskystes, etc.), ainsi que des journalistes qui sont très souvent cons, souvent de droite, car être de gauche et journaliste est difficile. Sur la question fondamentale de l’écologie, il semblerait que ce soit le NPA qui a le plus remis en cause le productivisme de gauche, c’est-à-dire qui a été capable de faire son autocritique. Donc hélas la propagande techniciste et pronucléaire ne provient pas que des journaleux, mais aussi d’une grande partie de la gauche, et dans tous les partis, y compris celui de Mélenchon. C’est un problème plus philosophie que politique.

  2. mimi24 dit :

    O.P.I.A.M,
    « des journalistes… souvent de droite »?
    Sarko incitait ses partisans à la haine envers les journalistes en leur disant que les journalistes étaient des gauchistes.A un de ses meetings,des militants ont agressé physiquement le journaliste présent dans la salle pour le direct…
    Aux résultats des élections,les sarkosystes disaient que leur champion avait perdu à cause des médias…
    A la suite de votre billet »Mélenchonet et les médias » je tente un éclairage sur la situation des journalistes qui devrait tempérer vos jugements.
    Je le fais parceque, à mon sens,l’erreur de JLM est une des causes de son échec.
    Une électrice sincère.

    • O.P.I.A.M. dit :

      Ah c’est intéressant ça : Sarkozy a un peu excité ses partisans à la « haine » contre les journalistes. Soit. À la fin de la campagne seulement. Un journaliste a été agressé ? Ohlala ! Vite les pompiers ! Il a été un peu insulté, c’est tout. Et une claque dans la gueule aurait été très bien.
      Quel est le sens de votre éclairage ? La relation de Sarkozy avec les médias n’a strictement aucun rapport avec celle de Mélenchon. Mélenchon est pour le pluralisme dans les médias et pour la liberté de la presse. Le contraire absolu de Sarkozy. Quand Sarkozy disait que les journalistes sont des gauchistes, cela voulait dire pro-PS dans sa bouche. Vous ne parlez pas la langue de la droite ? Le PS s’est gravement droitisé, vous êtes d’accord ? Où a-t-on vu qu’un gouvernement de gauche se couche devant une brochette de patrons, et méprise 100 000 manifestants ? Donc quand Sarkozy dit ça, ce n’est pas vrai, c’est juste que tout ce qui est pro-PS s’est droitisé, n’est plus de gauche. C’est un fait que vous avez le droit de contester : les journalistes sont dans leur grande majorité des incultes, et ils sont politiquement de droite. Ils récitent en boucle les mêmes arguments : nucléaire = emploi, industrie polluante = emploi. Ou encore « Mélenchon = Le Pen ». Vous les avez compté, ceux qui disent Mélenchon = Le Pen ? Que sont-ils politiquement, les gens qui emploient une telle violence verbale ?

      • mimi24 dit :

        Je suis arrivé à la moitié du livre de Politis,il semble que ses auteurs n’écrivent pas que les journalistes soient incultes ou mème politiquement de droite.
        L’allusion à Sarko?montrer que les journalistes sont vilipendés partout.Risque:alimenter le tous pourris,ça me fait trés peur.
        JLM est pour la liberté de la presse,je n’en doute pas ,encore faut-il qu’il dénonce le controle de l’audiovisuelle publique par le pouvoir politique depuis Sarko.
        Dans son billet d’aujourd’hui il écrit »le pluralisme médiatique en France n’existe plus ».JL semble donner pour raison »la condition sociale des journalistes ».
        Pour moi la raison ,c’est le manque d’un statut juridique pour les journalistes(ou les rédactions) leur permettant de garder leur indépendance vis à vis des propriétaires des organes de presse.
        Pour le reste je suis d’accord avec vous.La campagne contre lui a été répugnante et le PS
        est un astre mort.
        Le tirage du livre de Politis est limité.Je peux vous envoyer le mien si besoin.

        • O.P.I.A.M. dit :

          Merci, c’est gentil. J’ai demandé à la bibliothèque de mon quartier de l’acheter. Sur la question du statut des journalistes, vous avez en partie raison. C’est aussi ce que dit Mélenchon. Mais la précarité n’explique pas tout, comme il l’a rappelé, ainsi qu’Alexis Corbière, à propos de CANAL+ : « Tout est-il possible, de la part d’une équipe de reporteurs, sans doute fort mal payés et travaillant dans des conditions précaires, pour faire du buzz et vendre des images ? La précarité ne produit pas toujours de la révolte, mais, on l’a souvent vu par le passé, peut fabriquer de zélés exploités prêts à tout pour se faire remarquer par leurs patrons qui veulent de « l’incident » et du « scandale » à l’antenne pour faire monter l’audience. »

          Certains journalistes mal payés font énormément de mal à la République et n’ont aucune excuse. Ils font le choix de la bassesse, de la lâcheté. Mélenchon évidemment dénonce le contrôle de l’audiovisuel public (voir le programme). Il n’y a aucun risque d’alimenter le « tous pourris ». La médiocrité générale de cette profession est un fait. Les intellectuels, parmi les journalistes, sont une minorité. Ceux qui vérifient leurs sources, les présentent au lecteurs font des enquêtes, etc., sont aussi une minorité. La majorité est paresseuse, inculte, menteuse, mélange le spectacle et l’information, la vie privée et la politique. C’est comme ça. C’est culturel. Ils sont méprisables.

        • O.P.I.A.M. dit :

          Autre chose : bien sûr que les auteurs du livre publié par Politis n’écrivent pas que les journalistes sont incultes ou politiquement de droite.
          Il faut en effet se méfier des généralités. Mais cette profession est pourrie de l’intérieur, elle ambitionne de se situer au-dessus des responsables politiques, de leur dire comment penser. Le journalisme d’opinion et de conseil s’est transformé en pression politique sur les responsables politiques lâches qui se couchent devant eux.
          Et voyez la limite de l’autocritique des deux journalistes de Politis : ils sont incapables d’une autocritique globale et radicale. Sieffert insiste sur le fait que certaines des colères de Mélenchon sont « impardonnables ». Il se garde bien de dire lesquelles. Il n’argumente pas. Il agit comme un confesseur. D’où la comparaison entre journalisme et clergé d’Ancien régime que fait Mélenchon. L’autocritique des journalistes a une limite, et elle se situe à un niveau assez bas. Parfois, même Acrimed utilise la non-pensée journalistique comme arme contre le journalisme. Cette non-pensée est toute-puissante. Nous ne pouvons penser désormais qu’à l’intérieur de son cadre. Nous pensons, écrivons, parlons comme des journalistes, qui eux, parlent de « logiciel » au lieu d’âme et d’esprit. Et nous incluons ces mots inhumains dans notre langue.

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