Poujadisme et jeunisme au Parti Médiatique
Ils sont toujours là ! Ils ne sont élus par personne mais gouvernent idéologiquement. Les mêmes journalistes qui rabâchent depuis des décennies que le libéralisme est un horizon indépassable car « le monde est ouvert », que la destruction des services publics est du « réalisme », qu’il faut toujours plus de croissance et produire, n’importe quoi et n’importe comment… ils continuent, les Chabot, les Aphatie, les Joffrin etc. Certains, comme Alain Duhamel, sont là depuis 1963 ( presque tous sont passés par Le Monde, puis naturellement ensuite par Libération).
Dans le Parti Médiatique, tout est prétexte pour ne jamais parler du fond, des idées, des programmes des candidats. La mode depuis quelques mois consiste à se plaindre, tous les jours, que les candidats à l’élection présidentielle de 2017 sont les mêmes que pour celle de 2012. Tous les jours aussi, les journalistes demandent des comptes à Jean-Luc Mélenchon sur son âge, et exigent du « nouveau ». N’importe qui sans idées fera l’affaire, plutôt qu’un homme qui a commis le crime d’avoir déjà été candidat une fois.
Pour le Parti Médiatique, les idées sont un marché, l’humanité un « capital » à « gérer »
Le 16 mai 2015, Marianne déplorait que la campagne présidentielle ne sera qu’ « un show qui se joue à trois » et que le « casting » est ennuyeux… mais Marianne n’avait pas un mot à dire sur le programme des autres.
Dans son article du 22 mars 2016, Le Monde parle aussi de « casting » et de « remake », car bien entendu dans le monde fort nuancé, non populiste et non poujadiste des médias, la politique n’est qu’une comédie. Lors d’un entretien avec « M », le magazine du Monde, paru le 28 janvier 2012, le journaliste Yann Barthès disait :
« La politique m’a toujours intéressé. J’adore ce petit théâtre.
La vie de tous ces personnages m’excite. »
Le Monde fustige les « professionnels de la politique » qui « ont pris un coup de vieux » (mais précise que « dans ce tableau, à 47 ans, Marine Le Pen ferait presque figure d’exception »). Pourtant l’âge de Sanders et Corbyn, équivalents américains et anglais de Mélenchon avec dix et deux ans de plus, ne dérange pas le Parti Médiatique. En effet il ne faudrait pas que l’on sache qu’une grande partie de la jeunesse les soutient pour leur programme. Bien entendu, des militants dévoués avec passion et constance toute leur vie au bien commun sont pour Le Monde des « professionnels de la politique ». Bien entendu aussi, leur expérience les rend moins légitimes que le premier jeune venu. Il faut « renouveler l’offre ». Pour le Parti Médiatique, les idées sont un marché, l’humanité un « capital » à « gérer ». Chaque année, Le Monde sponsorise le « Trophée du Capital Humain ».
D’apres les experts le patronat et les médias qui vont avec on vit plus longtemps on doit donc travailler plus longtemps .
Donc en suivant leur logique ont peut se présenter aux élections plus longtemps .
Pour moi Macron est plus vieux que Jean Luc .
Que dire de ces journalistes « engagés », de plus en plus décomplexés (l’air du temps…), toujours là malgré leur âge déjà bien avancé (!) ..un ennui! Mais il est intéressant de le écouter, de les regarder, aussi…ça en dit long …pour détecter leurs « vérités » , éléments de langage bien partagés, ragots et commérages , prévisions de café du commerce ou de machine à café…Sempiternelle parabole de la poutre et de la paille, pour l’âge!…