Selon Libération, Mélenchon se « victimise »

     Dans deux titres du 5 mai 2014, Libération fustigeait « la stratégie usée de la victimisation médiatique »¹ de Mélenchon et le renfilage de « son vieil habit de victime médiatique »². Hier, 28 mars 2016, Libération accusait encore Mélenchon de victimisation, dans deux articles. Dans le premier, « C’est l’histoire d’un tweet… », la journaliste conclut :

« Et revoilà le refrain de la victimisation médiatique, la campagne est lancée. »

Dans le second, « Les limites d’un candidat bis repetita », le journaliste Lilian Alemagna conclut un paragraphe titré fort originalement « Victime », en conseillant à Jean-Luc Mélenchon d’arrêter de « surjouer la victime du « système médiatique » à la moindre ligne qu’il juge écrite de travers ».

Lilian Alemagna a raison : Jean-Luc Mélenchon devrait arrêter de se plaindre. La moindre ligne l’assimilant à un purificateur ethnique, à Hitler, à Le Pen, à un fasciste antisémite, à Staline, aux pires crimes, et le voici qui s’indigne. Que ces taquineries soient faites par Libération ou par le Front National dans un faux tract (le grimant en Hitler devant Auschwitz…), tout est bon pour se plaindre. Comme le dit si bien Marine Le Pen : ce Mélenchon, quelle « chochotte »³ !

Dans la même édition du 28 mars, l’éditorial, titré « commence ainsi :

« Vous seriez donc fâché avec Libération. Puisque vous ne voulez pas nous parler, peut-être nous lirez-vous. Quels sont vos reproches ? On vous traiterait mal. Un titre un peu méchant par ici, une photo un peu dure par là. »

« Un titre un peu méchant » ? Mais juste un peu alors, comme, par exemple : « La résistible ascension de Jean-Luc Mélenchon » ? Ce titre du 10 mai 2013 faisait référence à la pièce de théâtre de Brecht La résistible ascension d’Arturo Ui, écrite en 1941. Chaque personnage de la pièce évoque ou représente une personne réelle, et Arturo Ui est le substitut d’Hitler. « Résistible » signifie que l’ascension d’Hitler au pouvoir était résistible, c’est-à-dire : aurait pu être évitée. Il s’agit donc – le contenu de l’article, analysé dans « Mélenchon = Hitler » dans Libération (10/05/13), OPIAM, 16/05/13) » le confirme – d’un appel à empêcher l’ascension d’un nouveau Hitler : Mélenchon.

« Un titre un peu méchant » ? Comme « Bonnet brun, bonnet rouge et blanc bonnet », article du 8 novembre 2013 assimilant Mélenchon à Le Pen et aux fascistes des années 30 ?

« Un titre un peu méchant », « une photo un peu dure » ?

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Quoi de plus déontologique et loyal que d’assimiler Mélenchon à un purificateur ethnique, par l’astuce du jeu de mots, « Affaire Cahuzac : Mélenchon pour la « purification » éthique » (mot que Mélenchon n’a jamais prononcé, mais qui est pourtant entre guillemets – voici son propos : « Je veux faire la proposition que l’on manifeste […] pour que le peuple s’empare, par une Constituante, du grand coup de balai qu’il faut donner pour purifier cette atmosphère politique absolument insupportable. ») ?

Les reproches que Mélenchon fait à Libération sont donc tout-à-fait injustifiés et incompréhensibles. On le constatera encore en consultant le reste de son traitement par ce journal, qui lui est le plus favorable de tous (voir la catégorie Libération dans le répertoire à droite du blog, de loin la plus importante).

***

Notes :

1. « Jean-Luc Mélenchon renfile son vieil habit de victime médiatique », Matthieu Ecoiffier, Libération, 5 mai 2014.

2. « Mélenchon rejoue la stratégie usée de la victimisation médiatique », Matthieu Ecoiffier, Libération, 5 mai 2014.

3. Voir « Le Pen-Mélenchon : « délinquante » contre « chochotte » », JDD, 05/06/2012.

 

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Une réponse à Selon Libération, Mélenchon se « victimise »

  1. Mélasse dit :

    Je pense que pour un candidat à la présidence , pleurnicher à cause d’une entrepreneur qui fait…..trois millions de ça et des pertes, devenue représentante de l’ultralibéralisme(sic), du medef, et de Macron , c’est un signe de faiblesse évident.je ne parle pas de ses attitudes de mauvais élève qui tourne son dos et qui demande aux femmes d’aller se faire foutre.c’est pathétique.

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