La sortie de « Merci Patron », film du journaliste François Ruffin, est une information pour l’ensemble de la presse. Invité chez Europe1 le 24 février, plutôt que de parler de son film, François Ruffin a proposé à Jean-Michel Aphatie de parler du patron d’Europe1, le milliardaire Arnaud Lagardère. Il a expliqué que si un salarié quelconque s’abstenait d’assister à un conseil d’administration d’EADS, il serait viré, contrairement au patron qui, lui, peut se le permettre. C’est aussi une information pour de nombreux médias. Mais est-ce une information pour Europe1 Le Lab ? Non, de même que c’est une information pour tous les médias que le journal quotidien français le moins vendu est Libération, sauf pour Libération.
« Europe1 Le Lab ne traite que de politique », se défend sur Twitter le journaliste Sébastien Tronche. Quant à son confrère Sylvain Chazot, il affirme que Europe1 Le Lab ne traite que de « l’information politique » :
Et voilà ce qu’est l’information politique pour les Minus et Cortex du journalisme :
Dans son article du 31 décembre (voir ci-dessus), Sylvain Chazot, grand enquêteur épris de déontologie, a résolu le « mystère » du chat de Marine Le Pen. C’est en effet tout à fait fascinant :
« Étranges vœux que ceux de Marine Le Pen, ce jeudi 31 décembre 2015. […]
Mais Marine Le Pen n’est pas la seule à adresser ses vœux aux Français. Un chat fait également régulièrement entendre sa voix pendant que la cheffe frontiste s’exprime. Et ça c’est étonnant.Vous pouvez l’entendre une première fois au bout de 45 secondes, puis à 2’12, 2’22 avant un grand moment à partir de 2’40 où le félin a vraisemblablement envie de manifester sa présence : […]
Même si elle se définit elle-même comme « une mère à chats« , la communication de Marine Le Pen, présidente de l’auto-proclamé premier parti de France, est très surprenante. »
Elle trouve un semblant d’explication dans la diète médiatique que s’est imposée en cette fin d’année. C’est que 2016 promet d’être intense pour la cheffe frontiste. S’adressant aux Français, elle dit dans ses vœux :
« 2016 sera une année déterminante pour préparer la victoire demain. Je la passerai à vous rencontrer, à vous écouter partout en France. »
On comprend alors que Marine Le Pen a voulu recharger un peu ses batteries. Au calme. Sans caméra. Mais avec un chat. »
Les deux rebelles du « Lab », fiers de ne pas « servir la soupe » aux puissants, ne sauraient évoquer les critiques faites contre leur patron ? Ils ne sauraient évoquer le fait que l’invitation de Ruffin a d’abord été annulée par leur patron, avant qu’il ne change d’avis, cette censure lui faisant une trop mauvaise publicité ? Non bien sûr car cela n’a rien de politique, contrairement à la chatte de Marine Le Pen. Ah, les braves chevaliers du journalisme qui ne servent-la-soupe-à-personne !
Merci à l’OPIAM de ne pas laisser passer l’obscénité de ces m’as-tu-vu. Ainsi les laborieux salonnards Sébastien Tronche et Sylvain Chazots, serviles bouffons qui dans leurs invectives se voulaient méprisants, sont ici montrés tels qu’ils sont : méprisables.