Des journalistes agressent Jeremy Corbyn

Traduction d’un article de Jim Edwards, paru dans le Business Insider le 17 sept. 2015

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Corbyn a raison de haïr les médias – comme le prouve cette vidéo le montrant agressé par des journalistes

     Il y a deux jours, nous remarquions que le nouveau leader du parti travailliste Jeremy Corbyn éprouve un dégoût particulier de longue date pour les médias.

Quand il fut élu nouveau leader de l’opposition, il ne donna pas immédiatement d’interview à la BBC ou au Guardian (sources majeures d’actualités les plus lues par ses partisans). Au lieu de cela, il parla au Huffington Post UK, et fit l’éloge de Facebook et Twitter pour l’avoir aidé à s’adresser aux électeurs directement.

Sa stratégie semblait être : je vais ignorer les grands médias, dont les journalistes et paparazzi m’ont été hostiles et m’ont manqué de respect, et je vais parler directement au peuple.

Deux vidéos apparues hier montrent pourquoi Corbyn devrait continuer à ignorer les médias. La première semble montrer un chauffeur de Corbyn, l’aidant à monter dans sa voiture le matin et mettant un journaliste à terre. Le journaliste prétend être blessé, et une photo de lui à l’hôpital a été tweetée plus tard par Michael Crick de la Channel 4.

La haine que Corbyn voue aux médias conduit-elle à la violence ?

Eh bien non.

Une seconde vidéo, publiée par The Telegraph, montre l’altercation d’un autre angle et il se trouve que Corbyn est en fait celui qui est agressé par les journalistes et photographes.

Voici un extrait de l’agression :

Dans cette vidéo, Corbyn est d’abord empêché d’entrer dans sa voiture par une meute de journalistes. Un homme repousse l’un d’eux pour fermer la porte de la voiture. Il semble tomber, hors du champ de la caméra. Mais c’est alors qu’au moins deux autres journalistes ouvrent de force la porte de la voiture et commencent à accuser Corbyn, qui de toute évidence n’a aucune idée de ce qui vient de se passer car cela s’est produit hors de sa vue. Les journalistes l’empêchent alors de fermer la porte de la voiture, tout en l’insultant : « C’est un comportement écœurant de la part de quelqu’un qui travaille pour vous », insiste l’un d’eux.

Le pauvre vieux Corbyn est forcé de rester assis là, se demandant ce qui se passe. Il voulait seulement quitter sa maison et monter dans sa voiture, mais au lieu de ça il doit confronter une foule en colère qui empêche sa voiture de partir.

Il n’est donc pas étonnant qu’il ne fasse pas confiance à ces gens.

Hier, lors de la session des questions de Corbyn au premier ministre, tout le monde s’attendait à ce qu’il soit écrasé par le leader conservateur David Cameron. Le chômage est descendu en Angleterre à seulement 5,5%, a annoncé le gouvernement ce même jour. Alors Cameron aurait été bien placé pour dire l’évidence : pourquoi donc voudrait-on le socialisme, quand le capitalisme fonctionne déjà tellement bien ? Nombreux sont ceux qui dans les médias avaient déjà leurs gros titres tout prêts à être imprimés.

Pourtant, la plupart des gens pensent que Corbyn a gagné le débat pour deux raisons. Avant tout, il a immédiatement changé le ton du débat en disant qu’il n’allait pas s’adonner au pantomime des braiements et des cris d’approbation qui normalement proviennent des parlementaires dans ces occasions. Ensuite, il n’a pas posé ses propres questions : il a lu à haute voix des questions parmi celles des 40 000 électeurs ordinaires qui lui ont écrit directement.

Cette stratégie a donné le ton de tout l’échange, et a empêché Cameron de mépriser les questions qui lui ont été posées. Oubliez les détails des mesures politiques. Le fait est que Corbyn a décidé des règles du jeu et Cameron a été forcé de s’y conformer. Même le journal de droite The Telegraph a admis que Corbyn a gagné.

Certains ont suggéré que Corbyn devrait descendre véritablement dans l’arène – c’est-à-dire avoir une relation normale aux médias, ou sinon il laisserait le champ libre aux conservateurs qui, bien évidemment, ne refusent aucun entretien avec la presse. Mais à la place, hier, Corbyn a engagé un conseiller chargé des contre-argments. Et son armée de partisans a commencé une pétition adressée à la BBC pour qu’elle appelle Cameron « le premier ministre de droite » parce qu’on appelle souvent Corbyn « le leader de gauche du Labour ».

Pourquoi Corbyn devrait-il se fatiguer à plaire à un média qui l’agresse dès qu’il sort de chez lui ? Il a l’air de s’en sortir très bien comme cela.

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Ajout de l’Observatoire : en 2010, Mélenchon avait été victime d’un pauvre petit étudiant en journalisme (repeint en journaliste par toute la presse) qui avait diffusé une vidéo de deux minutes de leur altercation. La presse en avait retenu dix secondes, qui tournèrent en boucle pendant deux semaines. Plus d’un an plus tard, on trouva deux autres vidéos de la scène. Elles ne faisaient plus dix secondes ni deux minutes, mais plus de six minutes, et elles étaient filmées d’un autre angle. Le Mexicain en parle sur son blog :

Genèse d’un buzz : le méchant Mélenchon face au pauvre petit étudiant en journalisme

Enfin, à l’attention de quelques uns qui ne voient pas d’agression dans cette vidéo : imaginez un instant Mélenchon ouvrant la porte de la voiture d’un journaliste, et l’empêchant de la refermer, le photographiant et l’injuriant. Qu’en diraient ensuite les médias ? Attaques contre la liberté de la presse, stalinien, tyran, dictateur, danger pour la démocratie, etc. C’est exactement ce qui s’est passé pour l’affaire du « pauvre petit étudiant »… alors que Mélenchon n’avait eu avec lui qu’un échange verbal un peu rude.

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Source : « Jeremy Corbyn is right to hate the media — as this video of him being assaulted by reporters shows », Jim Edwards

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Une réponse à Des journalistes agressent Jeremy Corbyn

  1. Nicolas dit :

    Je ne crois pas qu’il « haisse » les medias, loin de la. Il me semble que cette affirmation finit par contribuer a la caricature delirante que tisse notre presse d’entreprise (dont, comme le nom l’indique, le « Business Insider »!).

    Que les medias en Grande Bretagne soient des instruments de propagande de la droite, ca, le moindre doute est balaye par leur comportement vis-a-vis du candidat vainqueur des elections de Labour.

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