… mais les populistes, bien sûr, sont Mélenchon, Corbyn et Varoufakis
Le 31 janvier déjà, le journal Le Monde avait utilisé un élément de langage de l’extrême droite en faisant un jeu de mots rigolo, « Mélenchon, le pari de l’étranger », référence au « parti de l’étranger », élément de langage traditionnel de l’extrême droite. Depuis l’Affaire Dreyfus, l’extrême droite désigne sous l’expression « parti de l’étranger » les juifs, les francs-maçons et les socialistes.
Le titre d’Euronews ci-dessus à droite, repris ci-dessous par le site Internet d’extrême droite « Français de souche » :
Ce 16 septembre, Arnaud Leparmentier, journaliste non populiste du Monde, écrit dans « La fin de l’Europe allemande » :
« Et voici que les trois piliers de l’Europe s’effondrent : […] la social-démocratie, qui s’écroule sous les coups de boutoir de populistes de gauche – Corbyn, Varoufakis et autres Mélenchon ».
[…] Las, ses propos [de Merkel] ont créé un appel d’air tel que, face à l’afflux de migrants, elle a dû rétablir les frontières. Provisoirement, pour éviter une implosion de l’Allemagne. »
Leparmentier a donc une nouvelle fois sa place chez les journalistes qui parlent comme Gollnisch et Le Pen, puisque le journaliste dégueule régulièrement sur les Grecs avec ces deux fascistes :
Comme l’extrême droite, le journal Le Monde compare l’humanité à du « capital », c’est-à-dire de la matière première, en sponsorisant chaque année le « Trophée du Capital Humain ». Les concepts de « capital humain » et de « ressources humaines » sont directement inspirés du godwinisme et de la barbarie tayloriste et fordiste qu’est l’organisation scientifique du travail. La meilleure preuve du lien entre le godwinisme et l’idéologie du « management » – développement a priori modéré du taylorisme et du fordisme – et les expressions telles que « capital humain » par exemple, c’est que Ford, avec son livre Le Juif international, a inspiré Godwin¹. Primo Levi écrit dans Si c’est un homme que dans les camps, les prisonniers juifs étaient des « pièces » (stück). Les conseillers de Pôle Emploi « gèrent » des « stocks » ainsi que des « lots » de « D. E. ». Chacun a un « portefeuille de D.E. » (demandeur d’emploi).
Sur le site du « Trophée du Capital Humain », sponsorisé, donc, par Le Monde, mais aussi par Pernod Ricard, voici une « présentation du trophée » :
« Le Trophée du Capital Humain a été pensé sur la conviction qu’aucun avantage concurrentiel durable ne se construit sans une gestion qualitative du capital humain de l’entreprise. »
Oui, vous avez bien lu le mot gestion. Gestion du capital humain.
Comme l’écrit l’association CIRɲ, « cette idée d’un appel d’air est pourtant critiquable dans son principe même car elle relève d’une vision par principe négative de la venue de certaines catégories d’étrangers et parce qu’elle incite à une régression générale du respect des droits de ces personnes. Il ne s’agit que d’un mythe, d’une incantation qui finit par convaincre à force d’être répétée sans répit et qui, malgré sa vacuité, n’en a pas moins des effets déplorables. »
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- Nous dirons Godwin plutôt que Hitler, étant donné que le simple fait d’évoquer le lien entre nazisme et d’autres idéologies – telle l’idéologie du management – choque tant de bonnes âmes, comme si le nazisme n’était pas de l’histoire récente et comme s’il surgissait de nulle part… Sur ce sujet, lire « Hygiène sociale et gestion du capital humain : leçons du nazisme », André Mineau, Gilbert Larochelle, revue Science et Esprit, Vol. 60, Fasc. 1, Janv.-Avril 2008, Les Editions Bellarmin.
2. Les politiques migratoires et le concept de « l’appel d’air », mars 2009.
Leparmentier pense, et Quatremer aussi ?
En voilà un scoop ! Êtes-vous sûr ? Avez vous vraiment vérifié ?
Attention de ne pas céder au sensationnalisme…
😀
Quatremer, Leparmentier…pourquoi penseraient-ils, alors qu’ils sont payés pour figer l’ordre établi, dont l’établissement consiste à étouffer toute pensée ?