Libération, journal démagogue-populiste

     Trois articles hostiles au Front de gauche le même jour, rien que dans Libération.
Ce journal – qui a récemment publié « A Hénin-Beaumont, « Le Pen, le grand-père qu’on aimerait avoir » » – continue à la fois de banaliser l’extrême droite et de distiller son poison anti-politique dans la tête de ses lecteurs. Le 13 décembre, le journaliste Jonathan Bouchet-Petersen a répété sans originalité, comme le font depuis quatre ans ses confrères paresseux, perroquets, menteurs et incultes¹, que le Parti de gauche et Jean-Luc Mélenchon ne sont écologistes que depuis peu, par opportunisme – et dans un seul but : « séduire » les électeurs. Voici ce qu’écrit le journaliste en introduction de son article « Sur l’écologie, le vert est dans le fruit » :

« L’affirmation, par Jean-Luc Mélenchon, de l’«écosocialisme» comme nouvelle doctrine du Parti de gauche (PG) verdit évidemment le discours global du Front de gauche. Ce nouveau positionnement, qui vise aussi à séduire les électeurs écolos les plus en rupture avec le PS […] » blablablabla…

     Le Parti de gauche et son représentant ne sont donc pas écologistes par conviction, mais dans un but politicard. Ils ne veulent pas convaincre les citoyens par des arguments, mais les « séduire ». La nuance est essentielle. Ces journalistes poujadistes et démagogues-populistes emploient souvent aussi le mot « draguer » – mais eux ne draguent pas leurs lecteurs, bien entendu. De plus, comme la grande majorité des journalistes, M. Bouchet-Petersen, par paresse ou mensonge, écrit que l’écosocialisme serait une « nouvelle doctrine » pour le Parti de gauche. Or il aurait suffit de cinq minutes pour qu’un journaliste qui fait correctement son métier sache que l’écologie est au cœur du projet politique du Parti de gauche, et qu’elle est inscrite dans ses statuts depuis sa fondation. Ces journalistes ne lisent rien, ne vérifient rien, ne font pas la moindre recherche – ou alors ils mentent… ou alors les deux.
Il est possible de – il faut peut-être – leur retourner l’argument du « populisme » et de la « démagogie »
, à ceux-là qui, si souvent, reprochent à Mélenchon son « populisme ». Car ce sont eux qui sont populistes ; à petites doses, chaque jour, dire ou sous-entendre que « les politiques » ne sont mus que par une soif de pouvoir personnel est une accusation populiste, qui fonctionne comme un conditionnement. Il est possible de leur retourner les mots « populiste » et « démagogue », qu’ils emploient, eux, comme des injures, au moyen de l’argument suivant. Il est donné par un journaliste de Charlie Hebdo – loin pourtant d’être favorable à Mélenchon – qui avait parlé en juin² de « ce que les anciens Grecs nommaient dèmagôgein » : 

« Chez eux, le terme n’était pas forcément négatif comme le mot « démagogie » l’est devenu chez nous. Il y avait deux façons de « mener le peuple ». L’une consiste à mobiliser les instincts les plus avilissants, et d’abord la peur. C’est celle de Mme Le Pen. L’autre consiste à faire entendre un discours admirable, comme celui prononcé par M. Mélenchon à Courrières […], qui s’adresse à l’intelligence des gens, qui les instruit, leur rend leur dignité et leur passé, qui va contre la pseudo-authenticité de l’ « affectif » localisé […] ».

On s’accorde à dire qu’est populiste celui qui « flatte les bas instincts du peuple ». Or c’est précisément ce que font ces journalistes à longueur d’articles : ils flattent les bas instincts du peuple en confirmant le dégoût qu’une partie de celui-ci peut éprouver pour « les politiques » – ou pire, en le stimulant, en le créant en eux, en le poussant jusqu’au paroxysme. Il flattent cette bassesse, cette paresse de l’esprit que sont les généralités ineptes telles que « les politiques », « tous menteurs », « tous les mêmes », etc.
Heureusement qu’il y a des citoyens qui s’engagent en politique et parlent pour ceux qui n’en ont pas le temps ou l’envie – soit parce qu’ils ont trop de travail, parce qu’ils ont des enfants, soit parce qu’ils pourraient mais sont trop pessimistes, voire blasés, désabusés, cyniques, nihilistes, et disent « à quoi bon ? » ! Dans ce cas, ces derniers sont très mal placés pour critiquer les responsables politiques dans leur globalité. Ils n’ont même pas leur mot à dire.

     Le reste de l’article n’est qu’une tentative de plus d’empêcher la progression d’un nouveau Front populaire. Rien que ces deux autres titres – encore de Libération le même jour – témoignent de cette volonté : « Mélenchon, un leader trop naturel » (encore Bouchet-Petersen) ; « Politique frictions au Front de gauche » (encore le Lilliputien Lilian Alemagna).

Notes :

1. Voir « Mélenchon, écologiste par opportunisme ? »

2. Voir « La campagne de Mme Aubry contre M. Mélenchon est indigne. »

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