Comment Yann Barthès parle à des candidats à l’élection présidentielle

     Le lendemain de la fête du 1er mai, les abrutis du Petit Journal ont fait leur numéro de pauvres victimes innocentes, se plaignant de l’attitude de Mélenchon à leur égard au cours du défilé :

Il aurait été honnête de leur part de montrer, par exemple, comment ils ont osé s’adresser, eux, à M. Poutou. Il aurait aussi été honnête de leur part de rappeler qu’eux aussi ont gravement insulté M. Mélenchon.


Chez Bourdin, le 4 mai, Mélenchon rappelait ces insultes :

« Parce que je leur avais interdit d’entrer dans une salle, ils m’ont montré en noir et blanc, vociférant comme si j’étais une espèce de Doriot¹ du XXIe siècle. C’est une insulte très grave. Ce sont des animateurs et pas des journalistes, qui font dans la provocation. Ils m’ont, eux, gravement insulté pendant la campagne. […] Donc j’ai décidé que je ne voulais plus avoir de contact avec eux. Ce ne sont pas des journalistes : le problème de leur appartenance à la profession est posé par la profession elle-même. Le président de la commission de la carte des journalistes se pose la question de savoir si c’est du journalisme. Comment se passe les rapports avec les journalistes ? Il y a un cadre organisé. Par exemple, quand je suis dans une manif, on vient pas me coller un micro sous le nez, on est organisé, il y avait une petite tente derrière ; à intervalle régulier on a reçu BFM, RMC, France Info, et ainsi de suite. Ils demandent s’ils peuvent avoir un échange. Ils demandent. Ils ne s’invitent pas de force. Ils ne vous convoquent pas. Eux font de la provocation, donc moi je n’ai rien à leur dire […]. Pas plus tard qu’il y a une semaine c’est un journaliste du Monde qui s’est fait avoir parce qu’il a été interrogé, on lui a saucissonné son texte. C’est comme si monsieur Bourdin, là, après notre entretien, vous décidiez de couper des morceaux, d’en enlever, d’en rajouter. C’est ce qu’ils font. Ils coupent, ils enlèvent. Ce ne sont pas des journalistes. »

Arrêt sur Images a consacré un article bien détaillé au « reportage » du Petit Journal du 19 janvier montrant Mélenchon en stalinien censeur de la presse. Que les donneurs de leçons gardent donc pour eux-mêmes leurs habituels « Mélenchon dessert son combat en réagissant si violemment », « Mélenchon dessert la cause », « Mélenchon exagère en qualifiant le Petit Journal de fachos », etc. Car une émission qui a pour principale fonction de dire cinq soirs par semaine « tous-pourris-les-politiques-menteurs-corrompus-tricheurs » et qui use des mêmes méthodes que celles de l’extrême-droite est une émission de militants antirépublicains. Ces militants sont d’autant plus nocifs pour la République qu’ils se proclament « décalés », « rebelles », « impertinents », etc.
D’autre part, si M. Mélenchon avait répondu cordialement et calmement au « journaliste », alors quel aurait été l’intérêt de ce Mélenchon cordial et calme pour une émission dont la raison d’être est de montrer « du clash et du buzz² » ?

Notes :

1. Il semblerait que l’équipe du Petit Journal l’a plutôt montré en stalinien qui censure la presse, dans une version de télévision d’État.

2. C’est ainsi que les animateurs présentent eux-mêmes leur spectacle : « Du clash et du buzz. Un regard décalé sur l’actualité ».

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