Le 10 janvier, Libération lançait un appel à des élections primaires « à gauche ». Les grands journalistes de Libération ne définissent bien entendu jamais « à gauche ». Pour eux, qui décrétaient en 2014 « Nous sommes de gauche » et « L’équipe de Libé est pour l’heure l’honneur de la profession » ¹, il va de soi que Hollande, Valls et Macron sont « la gauche ». Depuis cet appel, ils n’ont cessé de reprocher à Mélenchon son refus de participer à cette « primaire de la gauche », faisant semblant de ne pas comprendre que s’il y participait, et perdait, il serait engagé à soutenir un candidat de droite. Le Parti Médiatique, à l’image de Libération, n’est pas intéressé par la cohérence et les arguments, son seul but étant de perpétuer ce personnage du Mélenchon, tantôt « seul », « sectaire » et « égotiste« , tantôt qui « aboie » et « éructe ».
1. Ainsi, au lendemain de son appel, Libération écrivait dans « Jean-Luc Mélenchon, refus primaire » (article de Rachid Laïreche) :
« […] le taulier du Parti de gauche, qui n’a jamais été fan de cet exercice, botte en touche et reste seul dans son couloir en vue de la présidentielle. Du genre : cours toujours tu m’intéresses. Jean-Luc Mélenchon ne compte que sur sa personne pour postuler une nouvelle fois à l’Elysée. »
2. Le même journaliste écrivait encore le 29 mars 2016, dans « Accords et désaccords sur la primaire à gauche » :
« Seul, Jean-Luc Mélenchon regarde ailleurs. »
3. Le même jour, Libération titrait en couverture : « MÉLENCHON – LE SOLO DANS L’INCONNU » :
4. Rachid Laïrèche écrivait encore le 11 février dans « Jean-Luc Mélenchon, une présidentielle sans parti ni primaire » :
« Il part seul, dans son couloir. »
5. Le 25 janvier, Sylvain Chazot, journaliste chez Europe1 « Le Lab » – bien connu pour ses articles loyaux ² et déontologiques ³ sur Mélenchon – écrivait dans « Jean-Luc Mélenchon se dit « fin prêt » pour l’élection présidentielle 2017 » :
« Il est « fin prêt » à y aller. Et surtout il est « fin prêt » à y aller seul. […] Du coup, Jean-Luc Mélenchon préfère rester tout seul. »
Et le couloir, monsieur Chazot ? Ah, voici le couloir, qui illustre l’article – modèle de journalisme rigoureux et pluraliste – c’est l’image animée d’un faux départ :
6. Dans son article du 11 février, « Comment Mélenchon candidat est devenu l’idiot utile de François Hollande », Challenges écrit que Mélenchon est « seul sur son petit cheval ».
7-8. Comme Libération veut que l’on comprenne bien que Mélenchon est « seul », le journaliste Lilian Alemagna illustrait son article « Mélenchon et les « insectes bureaucratiques » de Bruxelles », paru la veille, par cette photographie (et Le Monde aussi, le même jour) :
Libération et Le Monde avaient d’ailleurs produit un autre mimétisme fortuit, à un jour d’écart, les 29 et 30 septembre 2012 :
9. Le 12 février, La Dépêche du Midi écrit que « Jean-Luc Mélenchon fait déjà bande à part », en comparaison de « la gauche du « possible », qui veut avancer les yeux ouverts et tourner résolument le dos aux incantations des beaux parleurs » (« Dernière séquence », éditorial de Jean-Claude Souléry).
10. Le 10 juin 2014, voici comment se concluait la « chronique politique » de Caroline Roux dans l’émission radiodiffusée « Europe matin » (Europe1), animée par Thomas Sotto :
Caroline Roux : « Le Front national avec onze villes, 25% aux européennes. C’est une victoire par K.O. Jean-Luc Mélenchon ne capte pas cet électorat qui veut des frontières, être protégé. Il ne mobilise pas non plus les cadres, les fonctionnaires déçus par François Hollande. Alors il peut s’agacer contre les médias, contre le reste du monde, il a une révolution à faire, Jean-Luc Mélenchon : la sienne. »
Thomas Sotto : « Eh oui, il ne s’y attendait sûrement pas mais la posture « Mélenchon seul contre le reste du monde » se vérifie : quand il se retourne Jean-Luc Mélenchon, eh ben il voit plus grand monde derrière. »
Libération, Europe1 « Le Lab » et Le Monde sont en campagne permanente contre la gauche depuis la création du Parti de gauche fin 2008 (Europe1 « Le Lab » a toutefois la particularité de cracher sur tous les partis politiques). Ces trois médias lui sont d’autant plus hostiles que le premier se réclame d’elle, que le deuxième vise des lecteurs jeunes, sait comment leur parler et propage systématiquement, comme Libération, le « tous pourris tous menteurs tous guignols », et que le troisième reste le journal « de référence » pour beaucoup de jeunes découvrant la presse au collège et au lycée.
À ces trois médias il faut évidemment ajouter Le Petit Journal de Canal+, autoproclamé « décalé », « rebelle », « insolent » et « impertinent », mais particulièrement nocif car se cachant derrière l’excuse de l’ « équité de traitement » (« on tape sur tout le monde »), or jamais Le Petit Journal n’a parlé de la « bite » de François Hollande, ni de celle Nicolas Sarkozy, ni de la « chatte » de Marine Le Pen, non, Le Petit Journal a parlé de la « bite » de Poutou, l’ouvrier, en sa présence – voir l’émission du 28 mars 2012, à partir de 55 secondes…
Le Petit Journal est particulièrement nocif aussi car il prétend faire du « divertissement », or il a bien une équipe de journalistes qui ont une carte de presse (et parfois se la font retirer, quand la commission qui délivre la carte de presse, ayant étudié le travail de chacun des journalistes, estime que « certains ne faisaient pas de travail journalistique »). De plus, Le Petit Journal prétend faire des investigations, mais fait beaucoup de trucages, qui ne sont pas de l’humour, mais du militantisme politique déloyal, souvent brutal, et pas seulement contre Mélenchon, pas seulement contre la gauche.
Hier, J.-L. Mélenchon a proposé sa candidature à l’élection présidentielle de 2017. Une consultation du répertoire situé à droite du blog permet de constater que les pires outrages qu’il a subis depuis 2012 proviennent en grande majorité de ces quatre médias.