Daniel Schneidermann est l’un des rares journalistes à avoir un regard critique sur sa profession. Mais pas trop quand même ; il ne faudrait pas se mettre à critiquer philosophiquement les problèmes du journalisme, ni même – sacrilège ! – le journalisme lui-même. Le curé Schneidermann reste à la surface. C’est pourquoi il ne peut faire autre chose que de donner régulièrement des leçons au pécheur Mélenchon. La méthode est toujours la même : reconnaître d’abord que Mélenchon a un talent d’orateur et une énergie uniques, puis le sermonner. Ce 15 décembre par exemple, dans son article « Les deux Mélenchon » paru dans Libération, il écrit que Mélenchon, « sincère et convaincant » est un « architecte des longs raisonnements ». Puis le journaliste conclut :
« Ce Mélenchon est gravement entravé par un ennemi implacable, personnage grossier, sommaire, incapable de se contrôler, insulteur de journalistes ou d’adversaires, pousseur de coups de gueule: lui-même. Et le second n’en finit pas, hélas, de s’évertuer, avec succès, à tuer le premier. Le mauvais Mélenchon tue le bon. »
Schneidermann, lui, est gravement entravé par un ennemi implacable, incapable de penser le journalisme : sa paresse intellectuelle. Mélenchon « grossier » pour le « Taisez-vous ! » à Merkel ? Grossier celui qui se laisse aller à la paresse intellectuelle, qui ne sait que journaliser et refuse de penser. L’unique Schneidermann est sans cesse rattrapé par sa culture journalistique, qui est, plus précisément, une anticulture. Nietzsche a démontré la dimension anticulturelle que peut avoir le journalisme. C’est cette connaissance de la critique philosophique du journalisme qui manque à Schneidermann. Son journalisme le pousse toujours à donner des leçons de politesse. Un mot un peu trop haut au milieu d’un océan d’arguments rationnels, respectueux, développés, et voilà que Schneidermann se laisse aller au réflexe corporatiste. Il sait pourtant très bien que le monde médiatique veut de la viande saignante. Il sait que si Mélenchon expose ses idées gentiment, ce monde médiatique, très cohérent, l’accusera de parler la langue de bois politicarde. Dans leur immense majorité, les journalistes ont adopté la devise nihiliste du Petit Journal : « Du clash et du buzz ! ».
Schneidermann se retrouve lui aussi à parler encore de la forme au lieu du fond – ce qui est normal dans ce milieu inculte et nombriliste où règne l’absence de pensée. Même s’il est bien plus fin, humble et cultivé que beaucoup de ses collègues, Schneidermann demeure dans cette « pensée à voie unique » qu’est le journalisme incapable d’autocritique. Il n’y a qu’un Schneidermann : celui qui est prévisible, qui par paresse fuit la pensée, qui toujours défend la corporation. Il a ses 36 000 clones qui ont une carte de presse en France et qui, majoritairement, se répètent les uns les autres mais croient appartenir à une élite sociale pluraliste, déontologique et garante de la morale.
Je ne suis pas de cet avis sur ce qui concerne les journalistes. Ils pensent qu’ils appartiennent au 5éme pouvoir et que piéger par leurs questions les politiques les placent au dessus de ce derniers. Les journalistes aiment qu’on flatte leur égo par la reconnaissance qu’ils arrivent à influencer les « politiques » en les mettant en difficulté dans les débats. C’est du « buzz » certes mais plus que du buzz !
Ce mépris pour les gens de presse. Cette incapacité à faire son autocritique. Cet aveuglement obsidional et paranoïaque….
Non mais faudrait se réveiller camarade ! Je comprends très bien la critique de Schneidermann et je n’ai pas besoin de Nietzsche ou Platon pour comprendre que Jean-Luc déconne. Jean-Luc est devenu une caricature de lui-même, un sujet de moquerie et d’exaspération. J’en ai presque honte. Je trouvais sa gouaille touchante, elle me semble désormais surjouée. Ses saines colères me font maintenant l’effet d’une bouffonnerie avinée.
Jean-Luc a perdu sa gravitas, la dignité et l’autorité d’un porte-parole… car c’est bien ce qu’il était: notre PORTE parole, le porteur de notre dignité. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un clown de plus dans le cirque médiatique.
Ah bon ? Moi j’entends autour de moi « Joseph Vintimille caricature de lui-même, clown, etc ».
Chez @si on n’aime pas Mélenchon … on essaie de le cacher mais ça refait surface, comme le refoulé. J’attend toujours un article d’@si où on ne trouvera pas la vacherie de dernière minute
Finalement le message des médias passe ! Melenchon populiste, Melenchon pas gentil avec les journalistes, Melenchon clown, Melenchon démagogue. Tous les médias le critique depuis le capitaine de pédalo mais le curieux dans tout ça c’est tout ce vacarme qu’il fait en éructant se révèle exact dans les faits. Ceux qui ne croient plus en lui finalement ne crois plus dans « l’humain d’abord » et se soumettent à la théorie de la dette!
À voir la citation de l’article, on peut dire que Schneidermann est vraiment illuminé dans le sens propre du terme. De belle manière de parler pour ne rien dire. Les journalistes sont de moins en moins politisés, et parfois, on se demande s’ils connaissent leur métier. Ces journalistes qui déforment tout du matin au soir, ont mis de côté toute forme de déontologie. La presse populiste met en avant ce que veut écouter la masse ignorante. Et les journalistes payés à coup de pied dans le derrière suivent. A force de connaitre OPIAM, on se rend compte de la mauvaise foi de ces journalistes, qui ne sont journalistes que de nom. Alors je crois que Mélenchon au contraire défend le vrai journalisme. Quant à la presse financiarisé ne mérite pas le nom qu’on lui donne.