Mélenchon, eh ben il est méchant, méchant, méchant. Mais pourquoi ?
Dans son article paru le 22 novembre 2014, « Sondage : 66% des Français ont une mauvaise image de Mélenchon », le journaliste du Parisien Charles de Saint Sauveur informe ses lecteurs que le Mélenchon et Le Pen sont « deux populistes », et que le « tempérament » de Mélenchon « paraît lui jouer un vilain tour » :
« Ses foucades et formules assassines contre Hollande, voire ses emportements contre les médias, ont fini par installer l’image d’un leader méchant, brutal (agressif pour 68%), même s’ils louent ses convictions profondes (67%) et son courage (55%). » […]
« Est-il au moins utile à la gauche ? Pas pour les Français qui le voient comme un boulet pour son camp (65%), y compris chez les sympathisants de gauche qui sont 49% à estimer qu’il représente un handicap pour sa famille au sens large (mais qu’il est utile à l’extrême-gauche). »
Pour se faire une idée de la raison pour laquelle Mélenchon pourrait être perçu comme « méchant », « brutal » et « agressif », on consultera dans ce blog la série sur la diabolisation visuelle et la centaine d’assimilations à Le Pen et Hitler.
Si les Français ont une si mauvaise opinion de Mélenchon, les journalistes en sont-ils innocents, eux qui sont presque autant détestés que les responsables politiques, selon le sondage d’IPSOS « Fractures françaises. Vague 2 : 2014 » (effectué du 8 au 14 janvier 2014 auprès de 1005 personnes) ? Le Méchant Mélenchon n’est-il pas un personnage fabriqué par tous les Charles de Saint Sauveur en manque de popularité ?
Comment les journalistes fabriquent un Mélenchon pire que Le Pen, et produisent ensuite des sondages bidon
En effet, le 6 novembre 2013, dans son article « Pourquoi la parole raciste gagne du terrain », Charles de Saint Sauveur avait diffamé Jean-Luc Mélenchon en l’accusant d’antisémitisme, très courageusement, par une allusion :
« Liste loin d’être exhaustive, à laquelle pourraient s’ajouter les innombrables sorties sur les musulmans, les Roms ou les juifs, émanant parfois de ténors censés maîtriser leur parole publique, de Copé avec ses pains au chocolat à Mélenchon s’en prenant en termes ambigus à Moscovici, en passant par Valls et ses polémiques à répétition… »
Pourtant c’est bien le journaliste qui associe ici finance internationale et judéité. Les « termes ambigus » étaient les fameux mots de J.-L. Mélenchon attaquant P. Moscovici sur son rôle en tant que président de l’Eurogroupe en mars 2013 : « un comportement de quelqu’un qui ne pense plus en Français, qui pense dans la langue de la finance internationale ». C’est bien Charles de Saint Sauveur qui associait inconsciemment la « finance internationale » à la religion de Moscovici. Il est un antisémite refoulé. C’est très banal. C’est comme tous ces gens qui ne sont pas racistes, non non non, mais pensent que « les Noirs ont le rythme dans la peau ». Mais alors qui est le boulet populiste (donc lepéniste) ? C’est le journaliste.
Le tort de Mélenchon avait été de reprocher à Moscovici de sacrifier les intérêts et la souveraineté du peuple français aux financiers. Mélenchon a pourtant expliqué par la suite qu’il ne savait pas la religion de Moscovici, qu’il s’en moquait, et que si un jour celui-ci – tout répugnant qu’il soit pour sa participation à l’enterrement du socialisme – venait à être insulté, offensé ou menacé, alors il trouverait toute la gauche à ses côtés, comme un seul corps, un seul bloc. N’était-ce pas assez clair ? Et Jean-Luc Mélenchon n’a-t-il pas été bien seul à défendre nos concitoyens juifs quand Marine Le Pen déclara qu’elle voulait interdire le port de la kippa dans l’espace public, et que « la République est en droit d’exiger des choses de ceux qu’elle vient d’accueillir » ? Invité de l’émission « C à vous » sur France 5 le 14 septembre 2012, Jean-Luc Mélenchon déclara à ce sujet :
« Je voudrais faire remarquer qu’elle [Marine Le Pen] a dit quelque chose de spécialement grave ce week-end (et le journal Le Monde lui a bien servi la soupe). Elle met sur le même plan quelque chose qui a été rejeté par la loi parce que c’est un mauvais traitement pour les femmes – ça n’a rien à voir avec la religion, c’est la question de la burqa […] – avec le port de la kippa. Et quand on la met en cause elle répond : « La République est en droit d’exiger des choses de ceux qu’elle vient d’accueillir. » Il lui reste à apprendre que la République n’a pas « accueilli » les juifs pour la raison qu’ils étaient là depuis l’an mil, qu’ils ont été persécutés depuis l’an mil et que depuis la grande révolution de 1793 ils sont citoyens français. Cette manière de parler est incroyable, c’est une manière de stigmatiser les musulmans, qui revient à toujours stigmatiser derrière, les juifs. Je voulais que ce soit dit. »
Le 2 décembre 2012, invité sur BFMTV chez Mazerolles : « Pour la première fois depuis la guerre, quelqu’un a osé dire dans notre pays que c’était un problème d’avoir une kippa sur la tête. Et personne n’a rien dit. Et on a continué à dédiaboliser cette femme qui est dangereuse comme aucune autre formation politique ».
Et Mélenchon a été peut-être le seul responsable politique à dénoncer avec tant d’énergie le fait que, en février 2012, la fille Le Pen était dans la salle lorsque le père Le Pen a cité un poème de Brasillach, l’antisémite collaborationniste qui disait « Il faut se séparer des juifs en bloc et ne pas garder les petits. » Ce poème qui était un testament politique, comme l’a expliqué Mélenchon sur son blog.
l’Observatoire de la propagande et des inepties anti-Mélenchon n’est pas très convaincant. Quand il défend Mélenchon, celui-ci n’a plus besoin d’adversaires. http://opiam2012.wordpress.com/category/1-le-pire/melenchon-antisemite/
Si effectivement vous trouvez convaincant le pseudo-journaliste à particule qui sévit au Parisien, alors personne ne peut rien pour vous…
Charles de saint Sauveur devrait commander un sondage sur l’opinion que se font » les français » des journalistes. En ayant bien sûr consulté Mélenchon pour la formulation des questions.
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