Ironique : reprocher à Mélenchon d’être inaudible alors qu’on travaille à Libération, journal quotidien français le moins vendu…
Dans son article « A la manœuvre, Mélenchon passe la VIe » paru le 23 août dans Libération, Lilian Alemagna reproche une fois de plus¹ à Jean-Luc Mélenchon d’être « inaudible » – par sa propre faute évidemment – et, une fois de plus², de « s’enfermer dans cette caricature d’homme (politique) en colère » :
« Car à force de ressasser ses dernières semaines de campagne présidentielle ratées, d’enchaîner les échecs législatifs à Hénin-Beaumont, puis aux européennes de juin, ou de fustiger les « trahisons » socialistes – et surtout communistes –, l’eurodéputé devenait de plus en plus inaudible. On n’entendait plus que ses rancœurs et attaques contre François Hollande, Manuel Valls ou les journalistes. Il acceptait ainsi de se laisser enfermer dans cette caricature d’homme (politique) en colère. »
Une astuce de journaliste « neutre et objectif » : dire « on » au lieu de « je ».
Si Jean-Luc Mélenchon est inaudible pour certains, c’est parce que certains – informateurs (comme Lilian Alemagna) ou informés – ne veulent rien entendre, ne s’intéressent qu’à la forme, qu’au « buzz », qu’au superficiel, et non au fond, non aux propos détaillés et argumentés de Jean-Luc Mélenchon. Un grand nombre de Lilian Alemagna reprochent en permanence à J.-L. Mélenchon d’être inaudible. Or s’il l’est, c’est précisément à cause de ce genre de journalistes. Si les lecteurs de Libération ne veulent rien entendre ni de J.-L. Mélenchon ni des autres, c’est parce que des Lilian Alemagna éructent chaque jour leur poujadisme et inventent un fourre-tout insensé : « les politiques », tous-menteurs-tous-pourris etc. Les Lilian Alemagna, avec leur poujadisme, leur nihilisme cool et branché, sont un danger pour la démocratie, l’intelligence et la pensée.
S’il y a une personne particulièrement inaudible, c’est bien Lilian Alemagna. Le journal où il produit son venin, Libération, est actuellement le journal quotidien français le moins vendu (c’est drôle : cela a été une information pour tous les journaux, sauf pour Libération). En plus d’être faible d’esprit, venimeux et poujadiste, Lilian Alemagna est donc inaudible, et accepte de se laisser enfermer dans sa propre caricature d’homme (journalistique) en colère – contre la politique en général ; contre Mélenchon en particulier.
Heureusement, tous les journalistes ne sont pas des Lilian Alemagna. Certains assument leur subjectivité. Ils ne disent pas « On n’entendait plus que… blablabla », mais « Je n’entendais… ». En fait, ils ne prennent pas leur cas pour une généralité.
***
Notes :
1. « Paris, moteur à implosion du Front de gauche », L. Alemagna, Libération, 16.09.2013.
2. « Le parler cru de Mélenchon », L. Alemagna, Libération, 30.12.2013.
Si Mélenchon était inaudible, il n’attirerait pas les commentaires de la presse illisible. Alemagna se débat dans sa mauvaise conscience typique de la droite complexée. En face des propositions novatrices et culturellement étayées de sa tête de Turc, il se persuade que » les Français » ont intérêt à soutenir » les réformes » engagées par son poulain. Il est possible qu’Alemagna s’accroche tout simplement comme une moule à son rocher, et que ce conatus lui tienne lieu d’éthique.
En même temps, il est normal que ces animateurs de camping autoproclamés journalistes mettent tant d’ardeur dans le dénigrement de Mélenchon. S’attaquant au système oligarchique, ce dernier menaçait de toute évidence les médias, la presse, et leurs riches détenteurs (qu’ils s’emploient du reste à mépriser en prétendant sérieusement informer de manière neutre).