Les appels au réalisme et au vote « utile » pour 2017 commencent
Deux candidats, un seul programme, une seule politique possible : les journalistes de Libération se pourlèchent – à l’image d’Alain Duhamel qui appelle à voter pour le PS ou l’UMP dans sa chronique du 3 juillet 2014, titrée « 2017 : vers une élection présidentielle à un tour ». Extrait :
« […] Bonne oratrice, sur un registre ostensiblement martial, manoeuvrière habile, excellente dans les médias – son style vindicatif et dominateur s’appuyant sur un culot d’acier et sur une arrogance pittoresque – elle bénéficie de surcroît de la place disproportionnée que lui offrent les télévisions d’information continue. Si la situation économique et sociale ne s’améliore pas concrètement, si le PS et l’UMP continuent à s’autodétruire et à se disloquer, elle dépassera les 20% au premier tour et fera nettement mieux que son père au second tour. Elle ne gagnera pas mais elle s’affirmera et menacera.
Dans ces conditions, pour la gauche réformiste comme pour la droite démocrate, l’élection présidentielle de 2017 se jouera au premier tour. Celui des deux candidats, le socialiste ou l’UMP, qui arrivera devant l’autre le premier dimanche gagnera deux semaines plus tard, par adhésion ou par défaut. Ni l’extrême gauche, ni Jean-Luc Mélenchon, ni Cécile Duflot, ni François Bayrou (sauf si l’UMP et le PS persistaient à se comporter aussi aveuglément qu’aujourd’hui) ne peuvent prétendre se mêler à ce duel inédit de premier tour. Autant dire qu’à côté des critères présidentiels habituels – un bon candidat, un projet attractif, une campagne dynamique – un autre point va devenir crucial : l’unité de chaque camp. En 2017, pour la gauche comme pour la droite, les candidatures de division constitueront un piège mortel. Marine Le Pen n’aura aucun problème de ce côté-là, Nicolas Dupont-Aignan prenant davantage de voix à l’UMP qu’au FN. En revanche, pour le candidat socialiste, quel qu’il soit, et pour le candidat UMP, toute division serait mécaniquement suicidaire. La base électorale socialiste actuelle apparaît beaucoup plus faible que celle de l’UMP, malgré les troubles de celle-ci, mais les risques de division semblent beaucoup plus forts à droite. Au PS, primaire ou pas, que le candidat s’appelle François Hollande ou Manuel Valls, il y aura au premier tour une seule tête. Pas de « frondeur » à l’élection présidentielle de 2017: la situation de la gauche est si périlleuse, son électorat s’est tant réduit qu’une dissidence est peu crédible. Il n’y aura pas de Jean-Pierre Chevènement ou de Christiane Taubira. Les radicaux de gauche sont trop réalistes pour devenir soudain irresponsables. […] »
Pourquoi tu me fais ça ? J’étais peinard : je ne lis jamais Libération. J’avais encore trois années pépères avant de me taper des chagrins comme ça.
Et tu viens ruiner la belle confiance que j’avais en un avenir de roses rouges et de tulipes noires. Encore cinq années de tisane tiède — sans tilleul et sans eau aque la France vit au dessus de ses moyens — après toutes ces années à sucer les cailloux.
Duhamel, faut le traduire en justice. C’est de l’incitation au suicide, ce qu’il fait, pas du journalisme.