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Article de Claire Gatinois paru dans Le Monde le 20 mai, titré « Même ceux qui détestent l’euro ne prônent plus sa mort ». Sous-titre : « Le FN s’en remet à un référendum, le Front de gauche s’en prend à l’austérité, l’AfD oublie le mark ». Légende accompagnant l’illustration de l’article : « Ni le Front national, ni le Front de gauche, ni la plupart des partis à tendance eurosceptique en Europe n’osent prôner la disparition simple et immédiate de la monnaie unique. » Voici l’article :
« Ils ont en commun de haïr l’euro, cette « aberration économique » mal née, accusée de corseter les Etats, d’imposer l’austérité au sud, de forcer à la dépense au nord et d’exiger, de tous, des sacrifices. Au fil de leurs meetings pour les européennes, les partis radicaux, d’extrême droite et populistes font pleuvoir les critiques sur cet eurocoupable.
Pourtant, ni le Front national (FN) – le plus virulent sur le sujet –, ni le Front de gauche, ni la plupart des partis à tendance eurosceptique en Europe n’osent prôner la disparition simple et immédiate de la monnaie unique. Le parti de Marine le Pen, qui hier proposait une sortie directe de l’euro, s’en tient désormais à un référendum.
Même virage sur l’aile à Berlin. L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti eurosceptique, met désormais au second plan la création d’un euro du Nord ou même le retour au mark qu’il revendiquait haut et fort il y a encore quelques mois. Il place maintenant la question de la souveraineté au coeur de son discours, appelant chaque Etat à décider de son sort.
RHÉTORIQUE AMBIGUË
Paradoxe ? Logique de survie, répond le politologue Dominique Reynié. En dépit du discours ambiant sur la montée de l’europhobie, « cela souligne l’extrême dépendance de ces partis à l’attachement des Français et des Européens à l’euro ! », dit-il.
En atteste le résultat du sondage Ipsos-Steria pour le Monde rendu public lundi 19 mai : 73 % des personnes interrogées souhaitent que la France reste dans la zone euro. Une majorité écrasante qui oblige les partis à modérer leurs propos envers une monnaie unique qu’on adore détester mais qu’on a peur de quitter.
« Le FN plaidait initialement pour la fin de l’euro, raconte M. Reynié, mais Jean-Marie Le Pen a expliqué à sa fille que c’était une idée anxiogène. Du point de vue d’un électeur, l’euro, c’est mon patrimoine, mon épargne, ma retraite. » D’où l’idée du référendum : « C’est malin. Quitter l’euro ferait prendre un sacré risque. Là, Marine Le Pen dit : si vous ne voulez pas, on ne le fera pas. »
Cette rhétorique ambiguë à l’encontre de la monnaie unique est encore plus prégnante à la gauche de la gauche. Pour le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, l’union monétaire est « l’instrument d’une régression économique et sociale ». Mais pas question, dans un premier temps en tout cas, de renoncer à l’euro. Alexis Tsipras, chef de file du Parti de la gauche européenne, ne dévie pas de cette ligne.
[…]
Voilà le danger : le discours effleurant une sortie de l’euro, même imaginaire, peut raviver les craintes en Europe et hors d’Europe. Et ainsi « réchauffer le moteur de la crise de l’euro en donnant du carburant aux populistes », alerte-t-il. »
Gratinée, cette Gatinois. En voilà une qui n’a pas peur du prêt à penser. Une pensée rituelle, qui ne sait que décliner Plantu à l’infini. Le naufrage intellectuel du » Monde » ne cessera que faute de lecteurs.
En même temps c’est la fôte des ces hérétiques qui remettent en cause le Dieu Argent. Ils devraient se montrer reconnaissants qu’on ne les soumettent pas à la Question.