Mélenchon = Le Pen… mais « il ne s’agit pas de les comparer » (non bien sûr)
Au fil de la campagne présidentielle de 2012, les journalistes ayant épuisé le plantuisme “Mélenchon = Le Pen” ont tenté par tous les moyens de le faire revivre sous une autre forme. Ils ont alors trouvé une astuce : dire que Mélenchon et Le Pen s’opposent en tout point, mais qu’ils ont tout de même des points communs. Ainsi dans « Le Pen et Mélenchon, différents mais semblables » (14 juin 2012), L’Express posait cette question : « Le Pen et Mélenchon, même combat ? »… et répondait « a priori, on a envie de répondre non ». Mais a posteriori, « on » a envie de répondre oui :
« Que Le Pen et Mélenchon aient des idées différentes ne fait aucun doute. Que l’objet de leur mépris et de leurs invectives soit différents non plus. Mais au fond, cela importe peu, car ils représentent l’un et l’autre une menace pour la démocratie. Puissions-nous ne jamais avoir à le vérifier. »
Dans « La politique au front de taureau » (13 mai 2012) Jean-Michel Bretonnier – journaliste à La Voix du Nord – disait de J.-L. Mélenchon et M. Le Pen que « beaucoup les sépare »… mais en fait non. Car « ils éructent » tous les deux. Ce sont deux éructeurs. Ils rotent together.
« La première refoule les immigrés et l’euro. Le second les riches et le marché. »
L’une s’en prend aux faibles, à des êtres humains pour ce qu’ils sont ; l’autre aux forts, non pour ce qu’ils sont, mais pour ce qu’ils font, pour leurs actes. L’une propose de supprimer l’aide médicale d’État pour les pauvres, l’autre de taxer les riches. Pour ce grand esprit, les deux sont comparables…
Quant à Charlotte Chaffanjon, voici un extrait de l’éditorial du 21 mai 2014 qu’elle a lu à la radio France Inter, et qui a été recopié dans Le Point le même jour (« Européennes : le centre, cette voix qui manque ») :
« Sans aucun discours puissant, incarné, concret sur le sujet, eh bien, ceux qu’on entend sont ceux qui crient le plus fort. Jean-Luc Mélenchon à l’extrême gauche, Marine Le Pen à l’extrême droite. Il ne s’agit pas de les comparer. Dans le détail, ils ne disent pas la même chose. Notamment sur la question de la fermeture des frontières ou sur la préférence nationale. C’est important de le souligner. Mais ils disent que rien ne va. Que les institutions telles qu’elles existent sont néfastes, qu’il faut non pas tout changer mais carrément tout rejeter. Le Front de gauche a du mal à capitaliser dans les sondages. Mais le FN récolte jusqu’à 17 % des voix. À ce rythme-là, Marine Le Pen dit espérer envoyer entre quinze et vingt députés à Bruxelles. Ça fait beaucoup. Pour bien se rendre compte, aujourd’hui, ils ne sont que trois : Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch… Le vote, c’est dimanche. »
Mélenchon = extrême gauche
Après ne pas avoir comparé Mélenchon à Le Pen, la journaliste le classe à l’extrême gauche – ce qui n’est pas diffamant, mais peu rigoureux, et un peu ridicule. Cela en dit long sur son extrême-droitisation à elle – car pour considérer que ce que propose Mélenchon est d’ « extrême gauche », il faut soit-même être très à droite. Le programme de Mélenchon est banalement socialiste, banalement de gauche : écarts de salaires n’excédant pas une échelle de 1 à 20, revenu maximum de 1000 euros par jour (30 000 euros par mois), retraite à 60 ans. C’est ce que proposait le PS il n’y a pas si longtemps. La journaliste a sans doute oublié que l' »extrême gauche » se définit généralement par son refus de gouverner, son rejet de la République, son rejet de la démocratie représentative. Elle prône généralement la révolution par les armes, pas par les urnes.
On n’imagine pas les trésors d’habileté que déploient nos journaleux pour pouvoir se regarder dans la glace sans nausée: par exemple: » Entre une extrême-droite acculée au compromis par les réalités de la gestion locale et la perspective d’une participation gouvernementale d’une part, et un révolutionnaire illuminé proposant la Corée du Nord comme modèle pour la France, mon choix est fait. » La radio RMC, de loin n°1 dans le grand sud ( comme par hasard terre d’élection du FN) exprime régulièrement ce type d’horreurs dans son émission fétiche » les grandes gueules », dont l’avocat pro-fasciste Gilbert Collard est un pilier. A noter que le tandem de clowns Marshall-Truchot le présente comme » rassemblement bleu-marine », sans jamais mentionner le sigle FN. Leur maigre culture ne leur permet sans doute pas de savoir que les » organisations de façade », destinées à présenter une apparence respectable aux yeux de l’extérieur, est une des principales caractéristiques des mouvements totalitaires pour leur analyste Hannah Arendt.
Monsieur Mélenchon, Pétain = Le pen. Ils sont Français tous les deux et ça rythme. Mais ils sont FASCISTES tous les deux ! C’est VRAI celà.