Une journaliste n’assimile pas Mélenchon à Le Pen, ne l’attaque pas déloyalement, traite du fond et non de la forme, ne donne pas de leçon de politesse, ne fait pas de nombrilisme corporatiste. L’illustration de l’article n’est pas injurieuse, pas destinée à diaboliser ou à ridiculiser.
Le jour même où le journaliste rédacteur en chef du Midi Libre Jean-Michel Servant assimile Mélenchon aux fascistes des années 30 et à Le Pen, une journaliste écrit dans le même journal un article sur Mélenchon qui, non seulement n’est ni déloyal ni même hostile, mais qui traite du fond et non de la forme. C’est si rare qu’il faut le mentionner.
Dans son article « Jean-Luc Mélenchon souhaite mobiliser » paru le 2 mai, la journaliste Laure Ducos écrit – c’est terrifiant :
1 – que Mélenchon a des « idées »
2 – qu’il a une « pédagogie » et non pas une « démagogie »
3 – qu’il donne une « solution » qui n’est pas « populiste »
4 – qu’il « mobilise » « les électeurs » « pour convaincre », et non pas qu’il « ratisse » ou cherche à « draguer », « séduire » des « fans » ou des « fidèles » comme on peut le lire partout ailleurs
5 – qu’il a « exposé » des raisons, et non qu’il « manipule » son assemblée, ni qu’il est « irréaliste », « extrémiste », « extrême », « d’extrême gauche », égal à Le Pen ou à Hitler
6 – qu’il a « entamé son argumentaire », et non qu’il a « asséné », « aboyé », « éructé » ou « gerbé » des « petites phrases »
7 – qu’il est « en campagne », donne un « meeting », et non qu’il fait un « show » ou un « mélenshow »
8 – qu’il « s’oppose » au Grand Marché Transatlantique, et non qu’il le « fustige », ni ne « vitupère », ni ne « tempête », ni ne « tonne », ni ne « tonitrue »
Ce que la journaliste n’écrit pas – c’est le plus incroyable :
9 – dans son article, il n’y a ni le mot « buzz », ni le mot « clash », ni le mot « excès », ni « outrance » ni « escalade » ni « surenchère » ni « posture » ni « sortie »
10 – contrairement à ce qu’on pourrait lire chez un Lilian Alemagna par exemple, J.-L. Mélenchon ne chante pas un « refrain » pour « capitaliser », ni « pour exister », ni pour « tirer des bénéfices » ni pour « profiter », ni pour faire une « OPA » (Offre Publique d’Achat) sur le Parti communiste ; il ne « feint » pas ; il ne « brosse pas son nouveau costume de postulant » ; il ne « menace » pas ; il ne « surfe » pas sur la crise, il ne « s’emporte » pas – ni plusieurs fois ni même une seule fois
Mais que se passe-t-il au Midi Libre ? En ne dégueulant pas sur Mélenchon, la journaliste lui a-t-elle « servi la soupe », comme on dit dans la langue paranoïaque des jeunes journalistes du « Lab' » d’Europe1, ou bien l’a-t-elle tout simplement respecté ?
Ahaha ! C’est vrai qu’un article comme celui-là méritait d’être mentionné !
A reblogué ceci sur JOURNAL LE COMMUN'ART.
Pour une fois, cette journaliste est sensée. Mais que se passe-t-il au journal MIDI-LIBRE ?
Si les journalistes se mettent à faire honnêtement leur métier, où va-t-on !
Oui et en mˆeme quand recherche sur le web, on trouve un article sur Jeanne Moreau qui dit de lui qu’il est inutile !
Tant mieux si enfin on a un journaliste qui relate le fond !
La pauvre journaliste, elle va se faire envoyer soigner illico. Ça ne se fait pas, de signer des articles aussi peu anti-M. Ça ne fait pas pro.
Et le rédac qui a laissé passer ce truc a dû se faire incendier. Tant mieux, parce que ça veut dire que son Boss se sera fâché tout rouge (ce qui est une belle couleur), et qu’en se fâchant ainsi, il s’est rapproché de la rupture d’un ou deux petits tuyaux pleins d’un jus chaud à la belle couleur. Bref, voilà de bonnes nouvelles en rafale dans un journal. Très rââââre…
Il y a donc au moins un journaliste au Midi Libre ? Ça va remonter mon opinion sur la presse régionale. Il ont donc un effectif de journaliste supérieur à bien des titres de la presse nationale.
Mais que cet article est drôle, décidément !