Surenchère à Libération : l’humoriste qui avait reçu le soutien de Mélenchon quand il se faisait virer de France Inter compare celui-ci à Dieudonné
Jusque dans sa rubrique humour, le journal Libération fait de la propagande anti-Mélenchon, après s’être servi de sa rubrique cinéma le 29 novembre. Le 7 décembre, l’humoriste « chroniqueur » Stéphane Guillon a publié une chronique titrée : « Mélenchon… La grande illusion !« . L’humoriste sans doute prétend être neutre, et « taper sur tous les politiques », comme le petit Poujade Yann Barthès. Il prouve ici qu’il agit en militant politique, comme l’antisémite Dieudonné. Extraits :
« C’est toujours triste lorsqu’on a connu un artiste au sommet de son art de le voir péricliter. La scène, les applaudissements, les vivats du public sont une drogue dure. Rares sont les stars qui ont su raccrocher à temps. Pour ma part, j’éprouve une certaine tendresse pour ces êtres qui jusqu’au bout cherchent la chaleur des projecteurs. Dès lors, comment en vouloir à Jean-Luc Mélenchon d’avoir bidouillé son intervention au journal télévisé dimanche dernier. Alors qu’il nous avait promis «la foule des grands jours» pour sa marche en faveur d’une révolution fiscale, le chef du Front de gauche se trouvait quasiment seul, avenue des Gobelins, quelques minutes avant son direct sur TF1. […]
Comment un homme qui, il y a deux ans, rassemblait 120 000 personnes, peine-t-il aujourd’hui à en réunir 7 000 ? Y a-t-il une malédiction des Jean-Luc ? Jean-Luc Lahaye et aujourd’hui… Mélenchon. Comme toute vedette qui ne remplit plus ses salles, Jean-Luc tente des come-back désespérés, multiplie les provocations : «Cuba n’est pas une dictature ; Pierre Moscovici ne pense pas français mais finance internationale ; le Petit Journal est la vermine du FN ; les Normands sont des alcooliques et des Français arriérés. »
Il est intéressant de noter que l’humoriste neutre et objectif utilise les chiffres de Valls et invente des citations, reprenant les calomnies du Parti Sociétaliste.
« A gauche comme à droite, les critiques pleuvent, ses anciens camarades parlent «de vocabulaire des années 30, de relents antisémites». Méluche n’en a cure et s’enferre dans la surenchère. […]
On évoque le syndrome Dieudonné, cet ancien humoriste, aujourd’hui révisionniste, abonné désormais aux jeux de mots nauséabonds. […] »
Ici le « chroniqueur » éructe l’argument lepéniste selon lequel les non-pauvres n’ont pas le droit d’aider les pauvres : Profite et tais-toi ? Les cancérologues doivent-ils être eux-mêmes cancéreux pour avoir l’autorisation de Stéphane Guillon de soigner les cancéreux ?
« Malheureusement, le pire est à venir car le vieux cabot de la politique ne supporte pas la relève. Ainsi les Bretons qui lui ont volé sa révolution sont «des esclaves manifestant pour les droits de leur maître». Jean-Luc, à l’instar d’une Chantal Goya, saura-t-il trouver un second souffle, une deuxième jeunesse ?
Sur le modèle d’Age tendre et tête de bois, pourquoi ne pas envisager une tournée des idoles, une croisière en compagnie d’anciennes gloires de la politique : «Antoine Waechter, Michel Noir, Arlette Laguiller, François Léotard». Eviter à tout prix le combat de trop car, un jour, celui qui amuse encore les médias, l’imprécateur des émissions de variétés ne fera plus d’audimat… la surenchère ne suffira plus et les sunlights s’éteindront définitivement. »
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Il est possible d’accéder à de nombreux torchons sur les sites Internet « Planète Partage » et « Fourtout ici« . Pour « Fourtout ici », il n’est pas besoin d’inscription, et on peut télécharger un journal en trois secondes, très facilement. Pareil pour « Planète Partage », il suffit juste de s’inscrire ! N’achetez plus la presse qui vous méprise. Méprisez-la !
Ce dimanche vers 12h, Stéphane Guillon surenchérit sur sa surenchère :
C’est de l’humour ! C’est drôle ! C’est subtil, profond, original d’assimiler les antiracistes aux racistes ! Ça n’a été fait que quelques milliers de fois avant le subtil, le profond, l’original, l’artiste, le génial Stéphane Guillon !
En pointant ce qu’il veut être le déclin de Mélenchon, ce brave Stéphane Guillon cherche surtout à justifier son propre retournement de veste, vers ceux qui dénoncent tous les populismes, de gauche comme de gauche.
Stéphane se fait le complice sur une base soit disant humoristique de tous ceux qui pour différentes raisons ont la trouille de Mélenchon .
« C’est toujours triste lorsqu’on a connu un artiste au sommet de son art de le voir péricliter. La scène, les applaudissements, les vivats du public sont une drogue dure. Rares sont les stars qui ont su raccrocher à temps… »
À part le fait que le mot « star » est un peu surdimensionné pour désigner ce qu’a été Stéphane Guillon, cette phrase s’applique parfaitement à lui-même. Il est presque émouvant de voir que le malheureux, refusant de voir sa propre déchéance, essaie de la plaquer sur Mélenchon. En bon petit caniche bien docile qui a su assimiler l’ « esprit » Libération…
Un petit conseil perso… Utiliser un vocabulaire qu’on dénonce chez les autres ne vous rendra pas légitime, et certainement pas cohérent aux yeux des autres. Dire que Guillon « éructe » est un exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Ne confondez pas rhétorique et argumentation et votre message passera sûrement mieux.
On ne peut pas rire de tout avec tout le monde !
Je ne comprends pas pourquoi ce papier est dans la rubrique humour. C’est un édito politique de Monsieur Guillon, il y manque une sorte de distance poétique, d’excès ou d’absurdité pour en faire un texte drôle. A moins que la drôlerie imaginée par l’auteur ne soit la mise en abîme de sa propre situation de personnalité à la recherche d’un second souffle.
Même pas un mot de reconnaissance pour Mélenchon qui avait manifesté en sa faveur devant Radio France quand Didier Porte et lui s’étaient fait éjecter de France Inter. La grande classe, ce Guillon !
N’accablons pas Guillon. D’abord il a du talent. Il s’agit certes d’un talent brut, au sens d’une vitalité sans emploi. Il n’a peut-être pas lu les œuvres complètes de Marx dans la Pléïade, mais c’est plus une qualité qu’un défaut. L’idée de mettre ce talent au service du mauvais côté de la force plutôt que du bon ne l’a peut-être jamais effleuré. Guillon nous met au bord d’une question vachement questionnante: L’humour est-il de gauche ? de droite ? centriste ? apolitique ? question idiote ? si oui pourquoi ? etc. Merci à l’OPIAM de maintenir au chaud le suspense.
N’accablons pas dorzédéja. Et pourtant…
Ça leur fait tout drôle aux gauchistes d’être tout à coup traités comme les frontistes. C’est fou comme la manipulation est moins drôle quand on est de l’autre côté du manche, n’est-ce pas?
@opiam :
Merci pour ce site très utile et pour l’analyse intéressante des diverses manipulations.
@ironiedusort pour le com du 16 décembre :
La manipulation ici tend à faire sur des accusations sans contenu d’un homme de gauche honnête et républicain un pantin ou un monstre (libé et le monde adorant le montrer comme s’il était un dictateur à la a/hitler, ce qui montre combien sa rivalité de gauche fait peur) alors que les reproches faits aux frontistes sont généralement en-deçà de ce qui pourrait leur être reproché de fait. Y a grande nuance. C’est d’ailleurs pour cela que les médias appuyant l’ump »s » (et fn en même temps mais pour des raisons différentes) adorent inviter le fhaine qui leur sert d’épouvantail et de repoussoir en permettant au p »s » de faire figure de parti de « » »gauche » » », tandis que le FDG n’est pas invité généralement car le p »s » veut faire croire qu’il y a un désert à sa gauche notamment car le FDG pourrait être si on le présentait de façon honnête et droite de rival sérieux et solide.