Après les illustrations innocentes, neutres et objectives parues dans Le Télégramme et chez RTL, en voici six autres, aussi déontologiques et impartiales ; une, à nouveau chez RTL, une autre au Midi Libre, une troisième au Figaro, une quatrième chez Die Welt, une cinquième chez 20 minuten, une sixième chez… les antisémites soraliens. Vue d’ensemble :
En février, le journaliste Tristan Berteloot (BFN-TV) – et tant d’autres – se demandait : « Mélenchon / Le Pen, même combat ? ». Voyant l’illustration n°4, on peut donc se demander : journalistes et soraliens, même combat ?
Analyse des illustrations :
Comme on l’avait vu dans le quatrième épisode de la série « Diabolisation visuelle de Mélenchon dans les médias », « la laideur physique signifie la laideur morale et les déformations corporelles signalent la dangerosité. […] Si l’image de la bouche béante a une portée symbolique déjà ancienne, la caricature politique de l’extrême fin du 18e siècle a su réemployer ce motif expressif à des fins de propagande, contribuant à établir des types physiques de l’ennemi en correspondance à sa laideur morale et à sa bestialité, dans tous les sens du terme. […] Ce qui ressort de ces quelques exemples de bouches criantes est à mettre en relation avec toutes les théories qui visent à décoder et interpréter les signes des débordements du corps, ceux de la mimique en particulier, censés permettre de démasquer et de dénoncer l’ennemi […]. » (voir « Images de la bouche béante dans la caricature française et anglaise pendant la Révolution », Barbara Stentz, docteur en histoire de l’art).
C’est moi, ou on a l’impression qu’il crie de douleur ?
Il y a peut-être une justice immanente: depuis son fameux chef-d’œuvre posant l’équivalence du racisme et de son contraire, le pauvre Plantu est devenu un dessinateur de droite. Il rejoint ainsi Konk, son illustre prédécesseur au » Monde ». Au fond, ce que Mélenchon nous apprend, c’est qu’on a toujours raison de penser, et toujours tort de faire du journalisme. ( ce terme est bien sûr pris ici dans son acception nietzschéo-mélenchonienne).
Très neutres et très objectives…
Ce qui est significatif, dans cette représentation récurrente d’une image antipathique voire repoussante du leader de la vraie gauche,c’est que son objet traduit la peur que, malgré la censure médiatique qui dévoie son discours, les braves gens, victimes du libéralisme mondialisé, le trouvent, envers et contre tous; « fort sympathique, honnête et au grand coeur »! C’est ce qui ressort des micro-trottoirs qui ne seront jamais médiatisés! merci Mr Mélenchon