La blague de Laurent Joffrin
Ivre virgule le directeur du Nouvel Observateur, Laurent Joffrin, dans son éditorial du 21 octobre 2013, critiquait l’assimilation de Valls à Le Pen osée récemment par Mélenchon. Dans « Leonarda et les hypocrites », le journaliste écrit :
« Quant à l’assimilation de la politique de Manuel Valls avec celle du Front national, elle est honteuse. Jean-Luc Mélenchon, auteur de cette nouvelle injure, fait semblant de n’avoir pas lu le programme du FN sur l’immigration. Entre la suppression du droit du sol, le refus de toute régularisation, l’arrêt de l’immigration légale, l’instauration d’une politique générale de préférence nationale, le FN veut faire voter l’une des législations les plus répressives de la planète, qui mettrait la France au ban de l’Europe. Là encore, c’est banaliser ce projet que de faire croire qu’il est déjà en place. »
Ivre virgule sans doute, le journaliste, écrivant ceci, oublia-t-il ses propres assimilations – et celles de son journal – de Mélenchon à Le Pen et à Hitler. Exemples :
« Mélenchon = Le Pen » dans Le Nouvel Observateur
« Mélenchon = Le Pen » dans Le Nouvel Observateur et Rue89
« Mélenchon = Le Pen » dans la presse en janvier 2012
« Mélenchon = Hitler » dans Le Nouvel Observateur
Mais le journaliste oublia peut-être aussi qu’il a déjà parlé lui-même comme Le Pen, et validé ses thèses. Exemples :
1. En juin 2012, le journaliste donnait une leçon de lepeno-réalisme à Jean-Luc Mélenchon, lui expliquant la raison de son échec à Hénin-Beaumont : avoir répété tout au long de la campagne électorale que non, l’immigration n’est pas un problème. Dans « Pourquoi Mélenchon a échoué »¹, le journaliste expliquait :
« Les classes populaires, contrairement au postulat mélenchoniste, ont les pieds sur terre. Elles se méfient de la radicalité verbale qui recouvre avant tout l’irréalisme. Aussi bien, un candidat qui proclame à tous vents que l’immigration ne pose aucun problème ne saurait remporter un grand succès auprès des ouvriers et des employés, qui craignent la concurrence d’une main d’œuvre sous-payée et corvéable à merci. »
2. Joffrin le non-populiste, répondant au populiste Mélenchon, plus tôt, en mars 2012, considérait comme Le Pen, que l’immigration est un problème :
« Il y a un sous-titre dans son programme, qui à mon avis est d’une maladresse totale, c’est : « L’immigration n’est pas un problème ». Alors on peut se battre pour les droits de l’homme et se battre pour une politique d’immigration humaine, mais dire que c’est pas un problème, alors là les gens y r’gardent ça, y comprennent plus où y z’habitent, là. »²
La blague de Maurice Szafran
Quant à Maurice Szafran, patron de Marianne, il écrit dans « Pourquoi ils veulent tuer Valls » (19/10/13) :
« Le plus ignoble ? Jean-Luc Mélenchon – cela ne nous étonne hélas plus. «Rendons Valls à Le Pen», a-t-il choisi pour linceul à son ex-camarade, aussitôt relayé par son parti, le Parti de gauche : «La lepénisation des esprits a décidément pris ses quartiers Place Beauvau.» »
Le journaliste s’en prend même à un député du PS qui a osé critiquer son parti :
« Le député PS du Nord Bernard Roman en est, lui, revenu à l’Occupation, aux juifs et au Vél d’Hiv : «Une rafle.» De Bousquet à Valls, une même cohérence… Vous n’avez pas le cœur qui se soulève ? »
Mais le journaliste a-t-il conscience qu’il est lui-même lepénisé ? Une phrase suivante, il valide la thèse des lepénistes selon laquelle l’immigration serait un problème. Il appelle cette validation « réalisme » :
« Au-delà du sort de Leonarda, Manuel Valls pose un problème insoluble pour la gauche autiste, celle à qui le mot «réalité» est insupportable, étrangère aux doutes et aux souffrances du «peuple» ainsi rejeté vers Marine Le Pen, cette gauche masochiste qui, dans son inconscient, entend bien se débarrasser au plus vite d’un pouvoir qui salit, cette gauche la plus bête du monde qui préfère dénoncer Valls plutôt que d’exiger de Hollande que soit lancé le débat au Parlement sur l’immigration qu’il a annoncé, puis reporté. »
Sans doute le journaliste n’a-t-il pas conscience de la lepénisation de son journal. En voici trois exemples :
1. « Mélenchon, « chienlit des dégénérés fascistes » (Marianne) »
2. Marianne – « journal républicain et engagé » –, a établi un lien entre les problèmes socio-économiques du pays et l’immigration, comme Le Pen :
« [Mélenchon] réagissait à l’entretien paru dans les colonnes du Monde daté de jeudi dans lequel le premier flic de France [Valls] déclarait : « Aujourd’hui la situation économique et sociale ne permet pas d’accueillir et de régulariser autant [de sans-papiers] que certains le voudraient. » Est-ce à dire que Mélenchon est favorable à la régularisation de tous les sans-papiers ? Dans un contexte où les élus locaux reconnaissent la difficulté à intégrer ceux qui sont présents sur le sol français en toute légalité, cette position est délicate à tenir. » (« Sans stratégie claire, Mélenchon tape sur Hollande », Marianne, 29/06/12)
3. Marianne, en juin 2012, a publié un encadré intitulé « Le tabou de l’immigration », dans lequel le journaliste écrit que « le ministre de l’Intérieur a raison » de cautionner « un éventuel retour des contrôles aux frontières de l’espace Schengen, pour mieux contrôler les flux migratoires » et prétend que « la non-régularisation de l’immigration ouvre un boulevard à Marine Le Pen ». (Marianne, n° 791, semaine du 16 au 22 juin 2012)
Pour ne pas lui ouvrir un boulevard, il faut donc valider une de ses thèses, c’est-à-dire… lui « ouvrir un boulevard » !
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Notes :
1. « Pourquoi Mélenchon a échoué » 15h09, 11/06/12, Le Nouvel Observateur.
2. Voir « duel des éditorialistes » à France Info : « Jean-Luc Mélenchon a-t-il réussi sa mobilisation ? », 19/03/12.
Joffrin, comme Demorand, font partie des journalistes les moins handicapés mentaux. Mais ils sont allés trop loin, depuis trop longtemps. La possibilité d’un » coming out » leur est définitivement close. Poignantes tragédies personnelles. Quel monde de brutes.
Joffrin ? Y’a longtemps qu’il fait pipi sous lui. La vieillesse est un naufrage. Et, dans son cas, c’est affreux parce que la sénilité n’a même pas attendu les années… À cause du manque d’État social, y’a même pas quelqu’un pour lui torcher les fesses embrennées.
« embrenées » avec un seul « n ».
Je ne l’aurais pas vu si je n’avais pas cherché le sens du mot. ;-))