Dans quatre articles des 15, 16 et 21 octobre 2013, le militant anti-politique et anti-Mélenchon de Libération s’est excité comme d’habitude.
1. Dans son article neutre et objectif du 15 (« Mélenchon boude le PCF et se plaint du manque de dialogue… »), le journaliste a produit – comme c’est son habitude – deux citations anonymes :
« Il a proposé d’arrêter un dispositif avec les têtes de liste avant Noël », rapporte un participant. » [à propos de Mélenchon]
« […] L’occasion pour Mélenchon d’engager la discussion qu’il demande depuis des mois ? Las, le député européen déserte cette réunion hebdomadaire depuis des mois… Un responsable Front de gauche le regrette : « C’est quand même un problème que Mélenchon ne vienne plus jamais… » »
On remarque ici, en plus des points de suspension du titre, deux autres points de suspension – très neutres et très objectifs, anodins et innocents. Lilian Alemagna, qui ne manque jamais une occasion de se pourlécher de la moindre friction au sein du Front de gauche, écrivait sur Twitter le 28 février : « ça chauffe au Fdg… ». Le 22 février, le journaliste écrivait que Mélenchon « a profité » de sa campagne pour la loi d’amnistie des syndicalistes et militants associatifs « pour se payer Manuel Valls… »¹. Le 10 janvier, il écrivait :
« Dans ce numéro d’autosatisfaction, Mélenchon est allé jusqu’à qualifier ce débat de « grand moment de politique en France », au niveau des échanges entre « Mitterrand, Marchais » d’un côté, et « Rocard » de l’autre… » ²
2. Dans son article impartial et déontologique du 16 (« Paris, moteur à implosion du Front de gauche »), le journaliste très imaginatif – comme à son habitude – titre un paragraphe « Inaudible », et un autre « Enchères », parce que dedans il est question de ces mots. Déjà dans « Mélenchon, combien de divisions ? » (30/09/12), Lilian Alemagna avait titré un paragraphe « Manche » car il contenait cette citation anonyme, attribuée à « un député socialiste » : « “Mélenchon s’y prend comme un manche”, observe un député socialiste. ».
Lilian Alemagna juge donc très objectivement que :
« […] avec une telle pression, le député européen pousse ses alliés PCF dans les bras du PS et rend inaudible ce qu’il a souligné hier : « Dans les neuf dixièmes des villes de France de plus de 20 000 habitants, il y aura une liste Front de gauche au premier tour.» Comme s’il voulait, à Paris, prouver qu’il peut obtenir un bon score sans l’appareil communiste… »
… Et revoilà les points de suspension.
Puis, dans son paragraphe titré « Enchères », le journaliste écrit :
« Pour mieux faire monter les enchères, Mélenchon évoque un « Front d’un type nouveau » s’appuyant sur les exemples d’alliances avec les écologistes dans une poignée de villes. »
C’est là encore son habitude de comparer la politique à un commerce où les idées sont des produits de consommation. Dans d’autres articles, il écrit que Mélenchon « tire des bénéfices », « tire profit », « veut profiter », etc. (voir la catégorie LILIAN ALEMAGNA, à droite, dans le répertoire de l’OPIAM – c’est évidemment la plus chargée).
3. Dans un autre article du 16 (« Mélenchon, le briseur de ménages PCF-PS »), le journaliste a produit deux autres citations anonymes :
« Certains militants croisés commencent aussi à s’irriter d’entendre Jean-Luc Mélenchon leur dire depuis Paris ce qu’ils doivent choisir. « J’aime bien Jean-Luc, mais il n’est rien sans nous, s’agace un responsable normand. En plus, il nous laisse payer toutes les dettes de la présidentielle ! »
4. Et encore une dans son article du 21 (« Mélenchon, assaut frontal contre Pierre Laurent ») :
« « Ils tentent de faire croire que Pierre serait minoritaire dans la direction, c’est ridicule », glisse un responsable PCF. »
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Notes :
1. « Le journaliste Alemagna s’acharne sur Mélenchon », OPIAM, 23/02/13.
2. « Lilian Alemagna, journaliste autosatisfait et tonitruant… », OPIAM, 24/01/13.
En bon fonctionnaire du système, Lilian Allemagna fait son boulot avec un zèle et une opiniâtreté qu’il faut saluer. L’irruption fatale de la culture dans la vie politique française, incarnée par Jean-Luc Mélenchon, mérite sa courageuse défense. Les média n’ont que faire de la culture, faite de partis-pris et d’interrogations oiseuses. Objectivité, neutralité, impartialité, telles sont les salutaires valeurs de ce pauvre Allemagna.