« Une “ boîte à outils ” explosive sur les retraites » – article paru le 10 juin 2013 dans La Nouvelle République. Extrait :
« Dans le monde politique, si la droite parlementaire attend d’en savoir plus avant de commenter, la gauche de la gauche a donné de la voix. Le coprésident du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon a parlé de propositions « malfaisantes » de la commission Moreau, en particulier sur l’allongement de la durée de cotisation. La présidente du Front national, Marine Le Pen, a estimé que le rapport était dicté par Bruxelles. »
Il s’agit là de l’un des procédés classiques de l’assimilation sournoise de la gauche à l’extrême droite. Celui-ci consiste à accoler deux propos ou réactions de Mélenchon et Le Pen (sans les renvoyer dos à dos a priori) afin d’insinuer qu’ils disent la même chose, ou bien juste pour le plaisir de créer un effet d’assimilation qui s’installe visuellement, auditivement, inconsciemment comme une habitude, comme une petite musique de fond, comme la norme. Voir par exemple trois exemples du 18 ¹, 23 ² et 24 ³ mai :
« Jean-Marie Le Pen « républicain » dans le journal Sud Ouest ?« .
Notes :
1. « La (sixième) république des magiciens », 18/05/13, Michel Winock, Sud Ouest.
2. « Mère Courage », 23/05/13, Favilla, Les Échos.
3. « La diagonale du mou », 24/05/13, Daniel Fortin, Les Échos.
Un serpent pique Olivier Pirot. Que croyez-vous qu’il arrivât ? Ce fut le serpent qui creva.
> 1. Il s’agit de l’extrait d’une longue synthèse rassemblant les réactions de tous bords. Si le fait de « juxtaposer » deux réactions suffit pour les lier ou les assimiler, c’est très limite comme procédé.
> 2. Vous remarquerez que dans cette même page, le combat de Jean-Luc Mélenchon est repris, à part, pour commenter la réforme des retraites, dans l’édito, signé (le papier de tête de page n’est pas signé Olivier Pirot). Dont voici un extrait : « Le gouvernement quoi qu’il en dise reste fragilisé et il est le plus sévèrement attaqué à sa gauche par un Jean-Luc Mélenchon qui répète à l’envi que le problème de survie du système des retraites n’est pas la durée ou le niveau des cotisations mais le nombre de Français qui travaillent. »
> 3. Notre journal (la Nouvelle République du Centre Ouest) a toujours traité de manière très différenciée et opposée les positions de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, notamment lors de la campagne présidentielle et les mois qui ont suivi. Sans aucun parti pris partisan, dans la plus grande objectivité possible. Nos lecteurs ne sont pas des benêts sans capacité de réflexion. Un gros travail a été régulièrement fait sur la montée de l’extrême droite en France, en croisant les analyses et les travaux de chercheurs.
> 4. Vous jugerez que vos méthodes partielles, orientées et partisanes qui consistent à écrire une note d’une quarantaine de lignes, en citant un extrait d’article en l’occurrence une dépêche AFP, en y ajoutant mon nom, alors que je n’en suis pas l’auteur, expliquant y avoir rencontré un pseudo « procédé classique de l’assimilation sournoise »… ça fait beaucoup d’inexactitudes pour un donneur de leçon.
Olivier Pirot
Monsieur le Journaliste,
Vous n’êtes pas l’auteur de cet article ? J’ai donc visiblement été induit en erreur par un catalogue (Factiva) qui recense les articles de presse et vous mentionne comme auteur. Je viens de supprimer votre nom, et si vous le souhaitez je peux supprimer votre commentaire afin que votre nom n’apparaisse plus du tout. Je vous présente mes excuses.
Pour le reste, je maintiens. Vous vous défendez comme font toujours tous les autres Journalistes : votre « Mélenchon = Le Pen » ne serait qu' »une longue synthèse rassemblant les réactions de tous bords ». C’est marrant, votre « Mélenchon = Le Pen » se situe en conclusion de votre article, comme font si souvent vos confrères – histoire de rester sur cette image précisément. Oui, juxtaposer c’est la même chose qu’assimiler lorsque cette juxtaposition est systématique, faite partout dans tous les médias. Vous le constaterez dans le répertoire « Mélenchon = Le Pen« , qui en contient 77, et dans ces 77 billets, certains comprennent 15 « Mélenchon = Le Pen » en un seul billet. Mais non, vous direz que c’est le hasard.
Vous dites ensuite dans votre point 3 que votre journal « a toujours traité de manière très différenciée et opposée les positions de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, notamment lors de la campagne présidentielle et les mois qui ont suivi. Sans aucun parti pris partisan, dans la plus grande objectivité possible. » Ah ? Et ça c’est quoi : « Mélenchon = Le Pen » dans La Nouvelle République et Le Parisien » ? Je cite l’éditorial de Denis Daumin :
« Si elle a le mérite d’alerter et d’interpeller l’opinion, quelle issue, quelle alternative, quel régime de susbtitution suggère cette opposition alter mondialiste qui n’ose pas dire son nom ? Ce n’est pas le propos ni la préoccupation de Jean-Luc Mélenchon. Il ouvre un Front, à gauche et contre ce traité, comme d’autres l’ont fait à la droite de la droite. On les croyait opposés, les voici au coude à coude, martelant les têtes et battant le pavé des métropoles, vers les mêmes impasses. »
Au fait, pourquoi l’article de La Nouvelle République ne mentionne pas qu’il est une copie d’une dépêche AFP ? C’est ma faute ?
et toc !
Et re-toc!!
Au fait, le verbe « juxtaposer » me fait penser à quelque chose de drôle. Un autre journaliste éditorialiste aux Échos était venu expliquer ici son Mélenchon = Hitler par le verbe « localiser ». « Localiser n’est pas comparer », disait-il. Pas mal, non ?
Je comprends tout-à-fait votre volonté de défendre vos collègues qui ne sont en proie comme chacun sait à « aucun parti pris partisan » et ont « la plus grande objectivité possible », mais vous comprendrez que je continue de m’interroger sur la nature de telles juxtapositions dans la mesure où elles sont quotidiennes. Quand des réactions de responsables politiques sont relatées dans la presse à propos de tel ou tel évènement, celles de Mélenchon et Le Pen sont très souvent relatées l’une à la suite de l’autre, même s’il y a cinq, six, douze propos de personnes différentes.