Quand Mélenchon parle mal, c’est mal. Quand un journaliste parle mal, c’est subtil, c’est cool, c’est rebelle, c’est branché, c’est « impertinent » et « décalé ».
À l’occasion d’un exercice de nombrilisme journalistique contre Hollande, le petit Poujade du magazine pour les gens cools, branchés et décalés a encore éructé sur Mélenchon. Cette fois-ci, Mélenchon a été « victime par ricochet » – un ricochet de petits bouts de vomi cools-branchés-décalés, en somme. Comme l’extrême droite, le petit Poujade des Inrockuptibles déteste tout le monde (mais c’est un style : la coolitude anti-politique). Et il est tellement fier de ses billets qu’il en a fait un livre, Billets durs. Dans « Cher François Hollande » (Les Inrockuptibles, 06/05/13), Christophe Conte éructe :
« Ou tu n’as rien compris, François II, ou alors tu es au contraire le plus grand stratège socialo depuis François I et personne encore ne s’en est aperçu. Le capitaine de pédalo dans la semoule, pour parodier ce con de Mélenchon, serait ainsi un croisiériste averti qui trouvera la bonne vitesse pile au moment où il faudra franchir la ligne d’arrivée, avec pour objectif un second tour de bassin. »
Dans un éditorial du 1er février, Cléa Favre, journaliste au journal Suisse Le Matin – et ayant travaillé pour Libération – avait déjà dit que Mélenchon devrait « fermer sa gueule ». Serge Raffy, journaliste au Nouvel Observateur, avait écrit le 16 mars 2012 « Mélenchon piège à c…« .
Ce n’est pas la première fois que le petit Poujade cool-branché-décalé-rebelle-impertinent éructe sur Mélenchon. Dans son billet du 22 avril titré « Cher Jean-Luc Mélenchon« , il lui reprochait de dire « tous pourris ! » – reproche assez paradoxal venant d’un poujadiste…
« J’en conviens, les occasions ces temps-ci sont nombreuses, les brebis fort galeuses et prêtes à être tondues jusqu’au sang par un imprécateur de grand talent comme toi. Le très finaud “Qu’ils s’en aillent tous !” était déjà ton slogan postélectoral en 2012, et les événements récents t’ont inspiré un remix musclé au goût de “tous pourris” et en forme de “coup de balai” – sans doute parce qu’au Kiloutou de la démagogie, le Kärcher avait déjà été emprunté. »
Un coup de balai, donc, et après on fait quoi, gros malin ? Un coup d’Etat ? Une révolution sanglante ? Une menace atomique à la Kim Jong-un ? Par pitié, si tu veux que cesse l’insupportable comparaison entre la colère légitime d’une partie de la gauche cocufiée et l’aigreur haineuse congénitale des militants FN, sois plus malin qu’eux, évite de passer pour la brute épaisse que les médias s’arrachent pour un combat de boue à distance avec Marine Le Pen. Car à ce jeu-là, camarade, tu vas te faire aplatir en beauté, comme à la présidentielle, comme à Hénin-Beaumont, et partout où ta grande gueule ramenarde n’aura jamais réussi à couvrir l’implacable atonie de tes scores électoraux.
T’as beau claquer le beignet des journalistes, voire jouer les Raoul Volfoni d’opérette comme lorsque tu dispersas façon puzzle Patrick Cohen sur France Inter il y a peu, imiter Chávez comme autrefois Patrick Sébastien singeait Bourvil, le peuple des incompris semble préférer la brune maquillée en blonde à la teinture rouge d’un ancien sénateur PS entré en dissidence moins par conviction que par orgueil. Comment croire en effet le mitterrandiste idolâtre que tu fus, qui s’accommodait avec tant d’indulgence des pires crapuleries magouillardes et affairistes de la Ve République, lorsqu’il prétend jouer les Febreze en “purifiant” l’atmosphère politique d’aujourd’hui ? On sait que le “capitaine de pédalo” – bravo au passage pour la formule, photocopiée depuis par le camp adverse – ne t’a pas trop calculé lorsqu’il barrait le gouvernail socialiste, mais lui faire payer en retard la dette de ton pitoyable honneur bafoué ressemble plus à de la mesquinerie de salon qu’à l’expression d’un élan missionnaire au nom du peuple.
D’ailleurs, toi qui prétends représenter les sans-voix et la lutte contre l’austérité imposée par les oligarques de Bruxelles, tu viens de te faire démonter comme un McDo et faucher tel un champ de maïs OGM par José Bové, qui t’a bien mis les naseaux dans le purin en dénonçant ton absentéisme chronique au Parlement européen. On ne peut pas être partout, il est vrai. Toi tu as choisi de descendre dans la rue le 5 mai, et à défaut de Grand Soir d’offrir à ton fan-club un petit après-midi que l’on espère voir se terminer autrement qu’en soulagement urinaire dans le vide, plutôt en avant-garde d’une véritable alternative : aux couilles molles du social-libéralisme certes, mais aussi aux populistes auxquels tu n’as déjà que trop mêlé ta vindicte. Sinon tu vas finir par devenir la Frigide Barjot de la désespérance sociale, un excité jobard que personne ne verra plus, comme ton ancêtre Georges Marchais, qu’en animal de cirque inoffensif.
Je t’embrasse pas, tu vas m’engueuler. »
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Christophe Conte travaille aussi pour Europe1 et France Inter.
dis-moi qui tu hais, je te dirai qui tu es.
Quelle horreur ! Comment peut on écrire des monstruosités pareilles !
Je ne connaissais pas ce Christophe Con. Encore un pantin du Spectacle qui essaie de masquer son indigence intellectuelle derrière un trois formules piquées à Audiard.
faut pas lui en vouloir. il a une petite famille à nourrir.
Ce mec est la caution FN des Inrock !
Christophe Conte pour du beurre
C qui ce type?
Les Cons ca ose tout c’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnais
Aie aie aie, quand la vulgarité devient un style journalistique…
Ce mec a sa place dans ‘Les anges de la téléréalité’.