La veille de la grande manifestation du 5 mai, le journaliste Dominique Delpiroux a convoqué l’expert-politologue Jean-Michel Ducomte, qui a parfois des sentiments très proches de ceux qui sont tentés de suivre Marine Le Pen. Voici le résultat de son expertise, parue dans La Dépêche du Midi sous le titre « Montée des extrêmes. « Il y a une convergence des impatiences » » :
La France s’inscrit-elle dans une tendance européenne de montée des extrêmes ?
C’est effectivement un mouvement européen, et l’on voit les extrêmes se manifester en Hongrie, en Italie, en Grèce… Ce n’est guère étonnant : la crise économique entraîne des phénomènes de cette nature. Et donc, on assiste à une convergence, même parfois involontaire, entre les protestations. Ceux qui suivent Jean-Luc Mélenchon ont parfois des sentiments très proches de ceux qui sont tentés de suivre Marine Le Pen. On assiste donc à une sorte de convergence des impatiences. […]
Est-ce que la première année de François Hollande a, effectivement, favorisé la montée des extrêmes ?
À l’évidence, oui ! C’est une des premières fois où le Président élu ne dispose pas d’un état de grâce. Il n’a jamais bénéficié d’une confiance au-delà de son socle électoral. Ensuite, l’enchaînement des plans sociaux, le sentiment que l’action du gouvernement tournait à vide ont nourri les extrêmes, qui eux, peuvent toujours promettre l’invraisemblable. Ces extrêmes sont par nature non pas «irresponsables», mais «a-responsables». Pour éviter que les choses ne s’aggravent, il faut que la courbe du chômage s’inverse, et l’équilibre reviendra. Je pense aussi que les forces sociales, culturelles, associatives, doivent intervenir dans le débat public. C’est la notion d’éducation populaire. Les citoyens doivent comprendre les enjeux et les limites des comportements extrémistes.
***
Prochainement dans l’OPIAM : un autre « Mélenchon = Le Pen » dans le même journal, le même jour.
Encore une analyse d’une extrême bêtise.
et il est président de la ligue de l’enseignement ! 🙁
@ Pierre-Joseph de Stal
Si toutefois on peut encore employer le mot « analyse » pour désigner les propos de troisième mi-temps au comptoir de Chez Lulu juste avant la fermeture… ;o)
c’est quand même plus facile, pour un Ducompte, de penser avec ces magnifiques prothèses intellectuelles que sont le centrisme et le symétrisme plantuesques. Le journalisme est un métier difficile, on ne peut pas être génial tout le temps. Surtout quand un politicien est si méchant avec vous.