Avant d’en venir au plus abject, quelques représentations de Mélenchon dans la presse :
À gauche, la Une de Libération du 06/04/13. À droite, illustration d’un dossier sur Mélenchon dans Le Nouvel Observateur, paru quelques jours avant les élections présidentielles de 2012.
Ci-dessous, la Une du même numéro du Nouvel Observateur :
Un mois plus tard, à nouveau dans Le Nouvel Observateur :
Illustration de « Mélenchon, le faux tract, et les « crétins » du FN », paru le 30/05/12 dans Le Nouvel Observateur
Comme l’expliquait François Delapierre dans une conférence de presse, voilà quel est, selon les médiacrates et leurs laquais, le vrai visage de J.-L. Mélenchon.
Revenons à la Une de Libération citée plus haut. J.-L. Mélenchon, attendant son tour de parole lors d’un meeting, entouré d’autres orateurs assis à côté sur d’autres chaises, est présenté seul. Il faut donner l’impression d’un homme seul, dans l’ombre, donc dangereux. Libération qui se plaint tant de la personnalisation de la politique, passe son temps, précisément, à la personnaliser. Les deux premières pages sont consacrées à injurier J.-L. Mélenchon. Il y est présenté par Lilian Alemagna – journaliste tout mignon tout innocent – comme un purificateur ethnique, par l’astuce d’un jeu de mots : la « purification » éthique.
Voici les propos tenus par Mélenchon :
« Je veux faire la proposition que l’on manifeste […] pour que le peuple s’empare, par une Constituante, du grand coup de balai qu’il faut donner pour purifier cette atmosphère politique absolument insupportable. »
Comme l’explique Clément Sénéchal sur son blog : « Purifier, donc, et non purification : différence de charge symbolique. […] De « purification éthique » à « purification ethnique » : il n’y a qu’un pas. Triple stigmatisation : sémiologique, sémantique et phonétique. »
Mais attention : il n’y a aucune volonté de manipulation de la part de Lilian Alemagna. Il ne veut pas assimiler une seule seconde Jean-Luc Mélenchon à un criminel contre l’humanité. Non. Cet homme blasé joue. Il s’amuse de faire ce jeu de mots. Pour lui, tout se vaut, tout est drôle. C’est un nihiliste.
Lilian Alemagna est, avec Jean Quatremer, l’un des journalistes les plus violents contre Mélenchon. Voilà plus de deux ans qu’il éructe des flots d’injures non seulement sur Mélenchon, ses sympathisants et sur la gauche en particulier, mais sur l’action politique en général. S’il y a bien un représentant du « Tous pourris ! » en France, c’est Lilian Alemagna. Voici quelques articles de lui, analysés par l’OPIAM : Archives pour la catégorie LILIAN ALEMAGNA.
« Mélenchon = Le Pen »
Outre le jeu de mots rigolo du titre, Lilian Alemagna assimule Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen, et utilise l’un des arguments favoris de l’extrême droite :
« Jean-Luc Mélenchon ne veut pas laisser le champ de l’antisystème à la seule Marine Le Pen. Et compte bien faire oublier qu’il a été trente-deux ans au Parti socialiste, ancien sénateur puis ministre de Lionel Jospin. »
Premièrement, cette phrase est inepte car elle réduit l’engagement politique de gauche à un simple « antisystème » qui ne veut strictement rien dire, un fourre-tout bien commode où sont jetées la gauche et l’extrême droite. Deuxièmement, il s’agit précisément d’un des arguments favoris de l’extrême droite : qui a passé plus de trente ans au PS n’a pas le droit de changer, n’a pas le droit de critiquer. Le fait que Mélenchon a longtemps lutté à l’intérieur du PS pour essayer de contrer sa dérive droitière n’est pas mentionné. Le fait qu’il reconnaisse son erreur de diagnostic non plus. Il a pourtant déjà dit qu’il aurait pu – dû ? – partir avant. « Mieux vaut jamais que tard » : telle est la maxime des sectaires qui se répètent les uns les autres tels des perroquets : « Mélenchon-30-ans-au-PS ! Mélenchon-30-ans-au-PS ! », « Mélenchon-a-été-sénateur ! », sans parler du « Mélenchon-a-dit-capitaine-de-pédalo-oh-la-la ! » qui obsède tant les laquais que les médiacrates.
L’article de la page de droite est un entretien avec Christian Salmon. Une fois de plus, Libération ment en présentant une personne comme étant un « ancien proche » de Jean-Luc Mélenchon. Christian Salmon a répondu sur Mediapart (« Abus de Libération… »). On peut constater ci-dessous la récurrence de ce procédé de l’ « ancien proche » – le plus souvent anonyme – pratique contraire à la Charte d’éthique professionnelle des journalistes (bien entendu, la méthode sert toujours à salir Mélenchon) :
– Article du militant anti-politique de Libération : 3 citations anonymes
– Alemagna et Alliès, gentils journalistes innocents : 1 citation anonyme d’Alemagna
– La Révolution traînée dans la boue par des journalistes (1) : 6 citations anonymes dans un article du Monde
– Encore deux témoignages anonymes dans la presse : 2 citations anonymes dans un article du Nouvel Observateur Anonyme
il semble que libé pètent les plombs (8/04/2013)
Edwy Plenel@edwyplenel47 min
Libération perd la tête: demain, il transforme en information une rumeur sur Fabius en prétendant démentir une non-information de Mediapart.
Demorand : « Non, Libé n’est pas un journal de propagande libérale. Je nie en bloc et en détail »
Heureusement que t’es là pour nous faire rire, Jack, parce que c’est vraiment pas drôle !
Si Libé pouvait s’autodétruire, comme Chani (et Plenel) le suggèrent…
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