Suite du débat sur les crimes des armées républicaines qui, selon des journalistes de France3, « préfigurent les einsatzgruppen nazis ».
Bien qu’il reconnaisse ne pas ignorer la controverse sur le « génocide » vendéen, le journaliste Patrick Cohen admet « bien volontiers avoir été léger ou rapide en évoquant une querelle qu [il] ne voulai[t] pas trancher. S’il y a bien eu « crimes de guerre » (Jean-Clément Martin) en Vendée et volonté d’ « exterminer » ou d’ « anéantir » les opposants au régime, tous les historiens sérieux s’accordent à réfuter l’idée d’un génocide, parce qu’il n’y avait ni peuple vendéen, ni intention de tuer tout le monde. » Ce à quoi Alexis Corbière répond que « personne ne nie la violence des combats et l’atrocité de l’affrontement. M. Cohen oublie seulement de dire que le vocabulaire de l’anéantissement et de l’extermination, qu’il reproche aux républicains, était aussi celui des adversaires de la Révolution, que ce soit celui des puissances étrangères qui attaquaient la France ou même des armées vendéennes. C’était aussi celui de l’époque de manière générale, fortement utilisé sous l’Ancien régime. Il n’y a donc aucun caractère exceptionnel, hélas pourrait-on dire, à ce que ce vocabulaire choquant pour nous, soit celui utilisé durant les combats en Vendée de 1793 à 1796″. (Voir le site d’Alexis Corbière)
De plus, le journaliste ajoute :
« je n’avais pas vu l’émission »
Or, comme le proclame le cinquième article de la Charte d’éthique professionnelle des journalistes, « la notion d’urgence dans la diffusion d’une information ou d’exclusivité ne doit pas l’emporter sur le sérieux de l’enquête et la vérification des sources. » Et comme le proclame un autre article, « un journaliste digne de ce nom tient […] le mensonge, la manipulation, la censure et l’autocensure, la non vérification des faits, pour les plus graves dérives professionnelles. »
L’Agence France-Presse, quant à elle, reconnaît avoir aussi rédigé une dépêche² sur le sujet sans même avoir vu l’émission. En effet, sa dépêche (recopiée par L’Express, Télérama, etc.) affirme que « Jean-Luc Mélenchon et Alexis Corbière condamnent également l’utilisation « dans n’importe quels contextes et conditions historiques » du terme « génocide », utilisé selon eux plusieurs fois dans l’émission. » Pourtant, c’est bien de fait dont il s’agit ici, et non d’opinion. Le terme est utilisé plusieurs fois dans l’émission. Cette pratique du « selon » est aussi très répandue chez les journalistes. Même si elle est due au manque de temps pour vérifier l’information, elle a pour conséquence de souvent laisser planer un doute. Or la tâche du journaliste est d’éclaircir, par d’obscurcir. Comme le proclame le cinquième article de la Charte d’éthique professionnelle des journalistes : « La notion d’urgence dans la diffusion d’une information ou d’exclusivité ne doit pas l’emporter sur le sérieux de l’enquête et la vérification des sources. » Etc.
Commentaire de « Mably », en réponse à la dépêche recopiée par Télérama :
« Louis XVI ce grand exterminateur
Quelques mots sur l’émission « Robespierre, bourreau de la Vendée ». Débat instrumentalisé à des fins idéologiques en s’asseyant sur les sources historiques. Personne ne nie la guerre civile et les crimes de guerres des Westermann ou de Turreau. La guerre de Vendée ce n’est pas les bons d’un côté et les méchants de l’autre. Ce sont des Vendéens contre d’autres Vendéens, des Républicains contre d’autres républicains, des républicains contre des vendéens et vice versa… Quant au décret que Barère fait passer à la Convention le 1 octobre 1793 qui dit « il faut exterminer les brigands de Vendée » et qui est utilisé pour prouver que l’extermination a été votée. Il faut se rappeler que le terme extermination n’est pas chargé de la même symbolique au XVIIIe qu’au XXe. Louis XVI lorsqu’il se fait sacrer à Reims en 1775 jure « d’exterminer tous les hérétiques ». Louis XVI est-il coupable de planifier un crime contre l’humanité ? On le voit dans ce genre de débat, la recherche historique compte peu ! »
Notes :
1. « Robespierre, Vendée : la réponse du journaliste de France Inter Patrick Cohen (qui sauve sa tête) »
2. « Mélenchon écrit à Pflimlin pour dénoncer une émission sur Robespierre »