Le vendredi 20 avril 2012, quelques heures avant l’interdiction de parler de politique dans les médias – le 1er tour de l’élection présidentielle avait lieu le dimanche 22 –, Le Nouvel Observateur donnait la parole à Sylvain Boulouque, « historien décrypteur de la gauche radicale ». Le titre et le contenu de son article font une analogie entre le Front de gauche et le « national-thorézisme ». Manifestement, l’ « historien » sous-entend une analogie entre « national-thorézisme » et nazisme, contraction de Nationalsozialismus. Y a-t-il un autre sous-entendu possible, étant donné que le premier mot qui peut venir à l’esprit du lecteur est « national-socialisme »¹ ? Déjà le journal L’Express avait comparé Mélenchon à Hitler une première fois, dans la célèbre caricature lui faisant porter un brassard nazi, vociférant à côté d’une Marine Le Pen souriante², et une deuxième fois, un an plus tard, confirmant la « pertinence » de ce dessin. Marianne aussi l’a fait³ au mois de juin.
L’article de Boulouque, publié dans « l’observatoire de la gauche radicale », organe anti-gauche du site Internet du Nouvel Observateur, est à ajouter aux trois calomnies médiatiques qui ont eu lieu dans les cinq derniers jours de la campagne électorale.
Pour pouvoir insinuer que Mélenchon = Hitler, l’ « historien » recourt à sept mensonges. Il affirme, 1) que Mélenchon est communiste – synonyme pour lui de stalinien, stalinien étant pour lui synonyme de nazi, ou presque (sinon pourquoi ce jeu de mots ?) ; 2) qu’il est nationaliste ; 3) qu’il fait l’apologie de la terreur ; 4) que les militants vouent un culte à sa personnalité ; 5) qu’il fait des listes noires ; 6) qu’il censurerait sûrement la presse s’il était élu ; 7) qu’il ferait de la presse un bouc-émissaire s’il n’était pas élu.
La première calomnie constitue le point de départ du raisonnement de l’historien. C’est à ce sujet que pendant la campagne des élections législatives, Mélenchon a conseillé aux professeurs d’histoire des classes secondaires de se préoccuper de l’état de plus en plus désastreux des programmes d’histoire. « Au lieu d’expliquer comment l’histoire s’est nouée, ils font des paquets, ils mettent dans le même sac les communistes et les nazis – ça s’appelle « le totalitarisme » ».
1. Mélenchon = PCF = nationaliste. Calomnie pure et simple. Mélenchon a toujours dit que la nationalisme est la haine des autres, le patriotisme est l’amour des siens. Il est uniquement internationaliste : la patrie qu’il aime n’est pas simplement « la France », mais la France en tant que constitution qui a proclamé les valeurs républicaines non pas pour elle-même, mais pour pour tous. L’historien-décrypteur-de-la-gauche-radicale n’a pas décrypté la nuance ?
« Les principaux éléments de la grandeur passée du PCF sont présents dans le succès actuel du Front de gauche : phénomène charismatique, hommage aux masses, culture de l’identité définie à travers le prisme de la classe sociale, l’articulation entre internationalisme et nationalisme. »
2. Mélenchon = Thorez = Staline :
« Thorez faisait également l’apologie de la terreur qui frappe alors l’Union soviétique. Exception faite de la référence à l’URSS, c’est cette même structure qui se retrouve dans les discours de Jean Luc Mélenchon. »
3. Encore un petit coup de Mélenchon = Staline. Vive l’art de la nuance… et de l’accord du sujet avec le verbe (voir la dernière phrase)…
« Alors que le processus décisionnel dans le Front de gauche relève de la prise de décision thorézienne voire stalinienne, pour éviter ce culte de la personnalité, qui existait chez Thorez, Mélenchon demande à l’assistance dans les meetings de crier « résistance ». Derrière le refus apparent du culte de la personnalité, les militants du Front de gauche réutilise la mythologie communiste. »
4. Mélenchon fait des listes noires. Quelques jets de vomi plus loin, l’ « historien » titre un paragraphe « Renégats » : normal, dedans il parle de « renégats » – original… Dommage, l’ « historien » ne cite pas sa source (alors que la citation des sources un « élément constitutif » du métier d’historien).
« La dénonciation des renégats est un élément constitutif du discours thorézien. L’histoire du PCF en est remplie – notons au passage qu’elle est très présente dans le lambertisme. Avec l’avènement du thorézisme, le PCF a publié pendant une quinzaine d’année des listes noires de « traîtres, renégats et agents provocateurs ». Ces listes noires sont abandonnées après la guerre. Les épithètes dénonçant les anciens communistes demeurent une constante. Ainsi L’Humanité de 22 octobre 1955 intitule une de ces manchettes « Les renégats passent et le Parti demeure », comme l’argument que Mélenchon vient d’utiliser à propos de Robert Hue et des responsables du Front de gauche qui rejoindraient l’hypothétique gouvernement socialiste. »
5. Mélenchon est nazi, communiste, et veut censurer la presse. Titre du prochain paragraphe : « Qui n’est pas avec nous est contre nous ».
« Enfin un autre élément majeur emprunté au national-thorézisme est le syndrome de la forteresse assiégée. Il est lexicalement présent à travers plusieurs exemples, qui reposent sur des rhétoriques huilées. Les attaques contre la presse s’inscrivent dans l’argument : « qui n’est pas avec nous est contre nous ». Tous ceux qui critiquent le Parti sont forcément au service de l’ennemi. La presse non communiste est considérée avec mépris. […] »
6. Mélenchon est nazi.
« La presse, surtout de gauche, est en outre considérée comme reprenant souvent les arguments de l’extrême droite et du patronat […]. Face à la presse, les réponses des principaux dirigeants du Front de gauche Alexis Corbière, François Delapierre, Jean-Luc Mélenchon et des dirigeants du PC sont symptomatiques d’un état d’esprit et d’une culture politique qui reprend les mêmes thématiques que celle du national-thorézisme. »
7. Mélenchon, comme Thorez, donc comme Staline, donc comme Hitler, s’en prend à la presse, pure et innocente.
« Ce dernier argument permet en cas d’échec de faire porter sa responsabilité sur les médias, la dénonciation du renégat comme agent infiltré, étant plus audible pour faire bloc autour du Parti. L’ennemi extérieur demeure un moyen de souder la communauté des militants autour de la figure tutélaire du principal responsable, qu’il se nomme Mélenchon ou Thorez. »
Prochainement dans l’OPIAM : « Mélenchon est pire que Le Pen » dans l’éditorial d’un journal vendu à plus de 32 000 exemplaires par jour. Mélenchon, eh ben il est vraiment méchant avec les journalistes !
Notes :
1. Il a bien existé et existe toujours des nationaux-bolcheviks, mais n’est-ce pas le national-socialisme, le nazisme, qui vient à l’esprit à la lecture de « national-thorézsime » ?
2. « Barbier confirme que le dessin de Plantu « était pertinent » »
3. « Une leçon de dignité de Jacques Julliard (et de « Marianne ») »
Voyons à présent l’appétit médiatique pour l’annulation possible du vote dans la circonscription d’Hénin-Beaumont. La danse a commencé avec « Libération » qui titre sur le « cauchemar… » de « Mélenchon ». Et voilà : c’est reparti !
Messieurs-dames, Quelle vergogne de dire seulement que Mélenchon=Hitler. Il vaudrait mieux dire : Le pen = Hitler et c’est la même couleur politique (LE NOIR). Mélenchon lui, est notre dirigeant et avec LE PEUPLE LUI. Il ne fait pas semblant comme Le pen qui est d’EXTRÊME-DROITE ET SURTOUT AVEC LES PATRONS MAIS ELLE ESSAIE DE RATISSER PARTOUT (LE VOTEPOUR LES ELECTIONS SEULEMENT).
MELENCHON EST VRAIMENT AVEC LE PEUPLE : IL N’Y A QU’A LIRE LE PROGRAMME DU FRONT DE GAUCHE « L’HUMAIN D’ABORD ! » GARE A LA MANIPULATION DES JOURNALISTES ET DES SONDEURS A LA SOLDE DE (L’UMP-PS). CAR MELENCHON FAIT PEUR A CETTE MINORITE D’IMPORTANTS.