Libération veut fact-checker les journalistes ! Et pire…

Libération veut s’autofact-checker !
La liberté de la presse gravement menacée chez Libération

Sacrilège ! Populisme ! Démagogie ! Stalinisme ! Purification médiatique ! Mélenchonisme !

     Le 16 septembre, le journal Libération a sombré dans la barbarie lepénomélenchonazie. En posant non seulement la question « Faut-il fact-checker les journalistes ? », mais en y répondant « oui », Libération a ouvert la porte aux dictatures les plus sanguinaires. Horreur absolue : le journal va jusqu’à émettre l’hypothèse de se fact-checker lui-même, en soumettant son propre travail à sa rubrique « Désintox », qui jusqu’à présent ne traitait que les intoxications des militants politiques (étant convenu qu’un journaliste n’est pas un militant politique).
Libération critiquant Libération : un populisme qui rappelle les années 30 et les goulags. C’est dans les goulags que les prisonniers politiques faisaient leur autocritique. C’est dans les années 30 que les nazis exhortaient le peuple par l’appel à l’autocritique régénérante. Les Allemands devaient d’abord prendre conscience de leur « décadence », pour pourvoir aspirer ensuite à la domination qui leur était destinée.
Voici le manifeste, qui n’a rien à envier au programme du Front national et, pire… à celui de Mélenchon :

« Faut-il fact-checker les journalistes? Depuis six ans, la pratique du fact-checking (vérification des faits) s’est développée dans les médias français. On vérifie au quotidien les paroles du personnel politique. Dans les journaux papier, sur le Web, sur Twitter, à la télé, à la radio. Avec une limite : la vérification se borne la plupart du temps aux élus, elle s’aventure parfois à titiller d’autres acteurs du débat public (syndicalistes, patrons, chefs d’entreprise)… mais épargne les journalistes. Jamais les interviewers – pas plus que les éditorialistes ou les commentateurs- n’entrent dans le radar.
La frontière n’est pas si nette ailleurs. Aux Etats-Unis, Politifact, un des acteurs majeurs du fact-checking, a lancé une extension de son site Punditfact, qui épingle les éditorialistes. Outre-Manche, le site indépendant Full Fact passe au crible les assertions et chiffres des élus… comme des médias, du Sun à la BBC. Rien de tel en France, donc, où les cellules de fact-checking en restent pour l’heure à une confraternelle pudeur.
Au fond, il est difficile de justifier cette digue. Invoquer un devoir de courtoisie vis-à-vis des confrères n’y suffirait pas. Pourquoi reprendre Jean-François Copé quand il affirme que les 35 heures coûtent 20 milliards à la France et pas Yves Thréard quand il dit (ou écrit) la même chose ? Pourquoi un fact-checker reprendrait Jean-Luc Mélenchon quand il dénonce une hausse de 30% des dividendes… et ne corrigerait pas la une de Libération qui donnait le même chiffre (sans préciser comme le faisait l’article en pages intérieures que ce chiffre devait être dégonflé) ?
Si une contre-vérité, une inexactitude, vient fausser le débat public, nourrir les clichés, doit-on se soucier du statut de celui qui l’a proférée? Quand Jean-Pierre Elkabbach, rebondissant sur le débat lancé par le ministre du Travail François Rebsamen sur le contrôle des chômeurs, a annoncé sur l’antenne d’Europe 1 que 30% des chômeurs ne cherchaient pas de travail, il nous est venu une subite envie de vérifier le chiffre. Pour Désintox, c’était une première. Pas une dernière.
(1) On peut cependant citer le travail d’Arrêt sur images -pionnier du fact-checking- et Acrimed, dont l’objet est précisément de veiller sur leurs confrères. »
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Une réponse à Libération veut fact-checker les journalistes ! Et pire…

  1. partageux dit :

    « Libération est un journal de gauche. » Voilà une assertion énoncée par Libération qu’il conviendrait de faire vérifier avec soin. ;o)

  2. Dorzédéjà dit :

    Voyons partageux… vous savez bien que le clivage gauche-droite est obsolète. Qu’importe qu’un chat soit noir ou blanc, pourvu qu’il attrape les souris. L’intérêt général n’est que la résultante des intérêts particuliers, et l’enrichissement des riches, en accroissant le gâteau, accroît la part des pauvres. Sachons jouir du charme de l’ordre établi !

  3. Un partageux dit :

    Dorzédéjà, faut-il comprendre de cette brillante démonstration que Libération est un journal obsolète ? ;o)

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