« Mélenchon = Le Pen » sur BFM TV (29/04/13)

     La force du « Mélenchon=Le Pen » dans les médias, c’est que ce réflexe, devenu seconde nature chez tant de journalistes politiques, n’est pas forcément prémédité ou calculé. Les « petits » journalistes qui s’y adonnent font leur travail sous la contrainte, dans l’urgence, et certainement en toute naïveté. C’est le prêt-à-penser politique qui crée ce raccourci absurde : la sagesse est au centre, point barre, et « les extrêmes » sont équivalents et dangereux.
Prenons l’exemple du racisme : Le Pen est donc trop raciste, Mélenchon pas assez, et Bayrou a juste ce qu’il faut de racisme. Logique, non ?

     Le 29 avril, BFM TV a diffusé un reportage de la journaliste Pauline de Saint-Remy : « L’impopularité de Hollande engendre la montée des extrêmes ». Ce reportage met sur le même plan l’extrême droite raciste, nationaliste, antisémite, anti-arabes, anti-homosexuels, et la gauche antiraciste, universaliste, républicaine. A priori, il s’agit d’un banal reportage « anti-extrêmes », renvoyant, sans parti pris, « les extrêmes » dos à dos. Or, Pauline de Saint-Remy a choisi de conclure son reportage en donnant le dernier mot à Le Pen. D’abord, Pauline de Saint-Remy rappelle que, entre Mélenchon et Le Pen, « c’est la présidente du Front national qui engrange le plus de points, et elle croit bien savoir pourquoi ». Puis elle choisit de laisser conclure Le Pen, qui répond :

« Mais parce que Mélenchon n’a aucune solution. C’est un agité, mais ce n’est pas un efficace. »

    La journaliste aurait pu choisir de ne pas laisser conclure Le Pen, et aurait pu choisir de parler d’au moins une seule proposition du Front de gauche, mais son objectivité/neutralité/impartialité/éthique/indépendance/déontologie l’a emporté, bien entendu, sur ses convictions politiques, qui bien entendu n’existent pas.

    La faille de ce prêt-à-penser, c’est que si elle avait mentionné le programme du Front de gauche, tout son schéma se serait effondré. En effet, lorsque l’on parle du Front de gauche en le prenant pour ce qu’il est, une alliance de partis universalistes et anti-capitalistes, il est impossible de répéter la sottise diffamatoire « Mélenchon = Le Pen », et, par comparaison, l’extrême-droite est renvoyée à ce qu’elle est réellement. Ce n’est qu’en projetant toute l’attention sur les apparences, et uniquement sur les apparences – d’où l’hyper-importance que donnent les médias à la rhétorique -, que ce plantuisme est passable. Voilà tout l’art de la fumisterie journalistique, qu’elle soit volontaire ou non.

     En plus de banaliser l’extrême droite, ce reportage de Pauline de Saint-Remy est particulièrement diffamatoire puisqu’il présente Mélenchon comme ayant un rapport avec une raciste qui vient faire la chasse aux immigrés devant un camp d’immigrés.

En cherchant quelques secondes d’autres œuvres de la journaliste Pauline de Saint-Remy, on constate qu’elle n’en est pas à son premier travail de banalisation de l’extrême droite. En novembre 2012, elle avait par exemple choisi de conclure un reportage sur Le Pen de cette manière :

« En 2014, le Front national compte bien conquérir plusieurs mairies significatives. L’objectif pour le parti : faire les preuves de sa capacité à gouverner. »

     Dans cette conclusion, la journaliste choisit des images d’une vieille dame accueillant chaleureusement Marine Le Pen en lui faisant des bisous :

Et dans un article du 14 février, la journaliste banalisait aussi le fascisme et semblait prendre parti plus pour Le Pen que pour Mélenchon (voir « Débat Le Pen-Mélenchon : deux populismes face à face« , Le Point).

     Pour illustrer la non-pensée de Plantu, voici un petit lien « logique » pictural que goûtent tant les médiacrates et leurs valets pour injurier Mélenchon et toute la gauche avec lui :

PaulinedeSaintRemy et MarineLepenÀ gauche, Pauline de Saint-Remy, journaliste. À droite, Marine Le Pen, présidente d’un parti raciste, anti-arabes, anti-juifs, anti-Roms, anti-homosexuels, anti-femmes, anti-chômeurs, etc.

     La chaîne BFMTV fait régulièrement – implicitement ou explicitement – la promotion du Front National, en le présentant comme une version plus attrayante de la gauche. Il en avait déjà été question ici (voir « Selon le journaliste Tristan Berteloot, « Mélenchon = Le Pen »), et ce ne sera pas la dernière fois.

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Une réponse à « Mélenchon = Le Pen » sur BFM TV (29/04/13)

  1. chani dit :

    ha oui … elle sont cousines ? elle se ressemblent … normal qu’elles se comprennent

  2. MILLET Bernard dit :

    Je ne veux pas perdre mon temps avec des journaleuse de bas étage, médiocre et inutile, alors circulez, y’a rien à voir!! Pouah, ça pue, rien que de parler des Le pen, et comment comparer cette blonde, qui est le valet des milliardaires et donc des rapaces !!

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